Les prix du pétrole se sont nettement repliés vendredi à New York, le baril faisant même une brève incursion sous 80$, pénalisé, comme la veille, par le raffermissement de la monnaie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril a terminé à 80,68$s, en recul de 1,52$ par rapport à la veille.

«La situation de la Grèce bénéficie au dollar au détriment de l'euro et de la livre sterling, ce qui pèse sur les prix», a expliqué Mike Fitzpatrick, de MF Global.

Le raffermissement de la monnaie américaine pèse sur les prix des matières premières libellés en dollars, rognant sur le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises.

Les monnaies européennes ont souffert des incertitudes sur un éventuel plan d'aide à la Grèce, sur lequel les différentes parties ne parviennent pas à s'accorder, et qui pourrait s'attaquer aux difficultés budgétaires du pays.

Les prix du pétrole avaient déjà reculé la veille sous l'effet d'un dollar plus fort, mais aussi de prises de bénéfices.

«On a été en hausse toute la semaine. Ce n'est probablement pas une mauvaise idée d'empocher quelques gains avant le week-end, avec le projet de loi sur la réforme du système de santé (aux États-Unis) et la question de la Grèce en suspens», a estimé Mike Fitzpatrick.

Le marché a par ailleurs réagi négativement au relèvement surprise des taux directeurs en Inde, où l'inflation s'est accélérée, a souligné John Kilduff, de Round Earth Capital: le baril a accru ses pertes au moment de l'annonce.

«Cela devient une tendance: l'Inde, la Chine auparavant», a rappelé l'analyste, faisant référence aux velléités chinoises d'éviter une surchauffe de son économie.