Le marché du travail aux États-Unis et au Canada s'est-il maintenu aussi fort en février que lors des mois précédents ? Et dans une conjoncture très proche du plein emploi, est-ce que la remontée des salaires se manifeste plus fermement, à l'avantage des salariés et des consommateurs, mais au désavantage des employeurs avec l'impact des coûts de main-d'oeuvre sur leurs prochains résultats.

C'est dans ce contexte que sera attendue, vendredi, la mise à jour des principales données sur l'emploi en février aux États-Unis et au Canada.

Les marchés boursiers et obligataires seront particulièrement attentifs à tout changement de tendance dans ces statistiques qui pourrait influencer la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque du Canada dans leurs prochaines décisions concernant les taux d'intérêt.

Parmi les économistes, on s'attend pour plusieurs mois encore à la continuité d'un bon niveau de création d'emplois ainsi qu'au maintien du taux de chômage à un niveau historiquement bas.

Dans leurs plus récentes prévisions économiques et financières, les économistes du Mouvement Desjardins estiment que « la création de 304 000 emplois en janvier aux États-Unis ainsi que l'amélioration de certains indicateurs comme l'indice ISM de l'activité manufacturière, la confiance des ménages, la remontée de la Bourse, la fin du shutdown (gouvernemental) et l'avancée des négociations commerciales avec la Chine sont de bonnes nouvelles ».

Néanmoins, notent les économistes de Desjardins, « d'autres indicateurs affichent une image nettement plus sombre qui, entre autres, pourrait inciter à revoir à la baisse les prévisions de croissance économique ».

Au Canada, notait pour sa part Matthieu Arseneau, chef économiste adjoint à la Banque Nationale, en suivi des données de l'emploi en janvier, « le marché du travail a commencé l'année sur une note très positive. Après un passage à vide pendant tout le premier semestre en 2018, l'emploi à temps plein a augmenté à un rythme robuste au cours des cinq derniers mois ».

Dans ce contexte, selon M. Arseneau, « le rapport sur l'emploi de janvier donnait à penser que l'économie canadienne reste résiliente et que les dépenses de consommation devraient rebondir au cours des prochains mois ».

À suivre cette semaine

Mercredi: la Banque du Canada fait le point

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a indiqué récemment que le moment de la prochaine hausse des taux d'intérêt était devenu « hautement incertain » en regard de l'évolution récente de certains indicateurs-clés de l'économie. En sera-t-il encore ainsi mercredi, lors de la mise à jour de l'analyse de conjoncture économique et de politique par l'institution ? « La Banque du Canada semble encore décidée à poursuivre son resserrement monétaire, mais il serait difficile pour elle d'agir avant la Fed. Nous pensons maintenant qu'elle attendra à la réunion de la fin d'octobre pour annoncer une nouvelle hausse de taux », estiment les économistes du Mouvement Desjardins dans leur plus récent avis sur le marché obligataire.

Jeudi: Costco au rapport

L'une des plus grosses entreprises de magasins-entrepôts au monde, et le troisième détaillant en importance en Amérique du Nord, fera le point jeudi sur ses résultats de mi-exercice 2019.  Seront-ils à la hauteur de sa réputation de haute performance dans le commerce de détail, malgré les défis qui s'y multiplient ? Aussi, est-ce que la filiale canadienne de Costco - la plus importante hors des États-Unis avec 100 magasins - rattrape le retard de croissance de ses ventes observé depuis quelques mois par rapport aux magasins américains ? Parmi les analystes, on anticipe des revenus consolidés encore en hausse annualisée de 8 % au deuxième trimestre, autour de 35,6 milliards US. En contrepartie, le bénéfice net du trimestre est prévu en croissance moindre de 6 %, aux environs de 748 millions US.