Le géant français Decathlon, qui vend une vaste gamme d'articles de sport à bas prix, veut ouvrir des magasins au Québec. Il espère inaugurer son premier point de vente au printemps 2018.

Decathlon est un colosse de la vente au détail.

Mais la stratégie d'expansion de l'entreprise milliardaire est précautionneuse. Decathlon souhaite en effet ouvrir un premier magasin test « qui devra être rentable » pour que la décision soit prise « d'en avoir plusieurs dans la province », a précisé à La Presse Sylvain Charron, de la firme Oberfeld Snowcap.

Ce courtier a été mandaté par le détaillant français pour trouver le local idéal où installer le premier Decathlon du Canada. Il cherche un espace de 35 000 à 50 000 pieds carrés, dans un mégacentre ou un bâtiment autonome.

« Il faut que la transaction ait du sens mathématiquement. [...] Ce sont des gens extrêmement minutieux et très prudents. Ils ont ouvert dans plusieurs pays et ils savent comment s'implanter dans un nouveau marché, souligne Sylvain Charron. Si ça ne marche pas, ils vont s'arrêter là. »

COMPLEXITÉS

Même si les locaux vacants ne manquent pas dans les centres commerciaux - il y en a aux Galeries d'Anjou, aux Promenades St-Bruno et au DIX30, entre autres -, Decathlon pourrait avoir de la difficulté à trouver un emplacement de choix. Pourquoi ? À cause des clauses d'exclusivité inscrites dans les baux des détaillants d'articles de sport.

Ces clauses pourraient empêcher l'entreprise d'ouvrir des magasins à proximité des Sports Experts, des Canadian Tire et des Sail, notamment.

« C'est un très, très grand défi en effet. C'est sûr que les détaillants aiment se protéger. C'est clair que les restrictions rendent les choses plus difficiles. » - Sylvain Charron, de la firme Oberfeld Snowcap

L'OFFRE, LES PRIX, LES CONCURRENTS

L'offre de Decathlon est extrêmement vaste, allant de l'équitation à la pêche, en passant par le golf, le camping, la pétanque, le wakeboard, le hockey et le vélo. On peut même y acheter des trophées, des vêtements pour bébé, des cerfs-volants et des suppléments alimentaires.

L'entreprise française serait donc en concurrence avec un grand nombre de détaillants. Mais pas « directement », insiste Sylvain Charron, puisque son offre est « unique », comme l'est celle d'Ikea dans le secteur du meuble, dit-il.

Quoi qu'il en soit, Decathlon oeuvre dans le même secteur que plusieurs détaillants tels que ceux nommés précédemment, Baron Sports, Sportium, Lululemon, Löle et Sports aux Puces. Le marché québécois compte aussi de nombreux indépendants, dont les 150 membres du groupe d'achat La Source du sport. Décathlon se mesurera aussi à un éventail de boutiques dans le secteur de la mode (H&M, Reitmans, Aubainerie) et aux grandes surfaces (Walmart, Sears).

Contrairement à la grande majorité des commerces que l'on connaît, Decathlon mise principalement sur ses nombreuses marques privées (une vingtaine). Cela explique son unicité et en partie ses bas prix. Par exemple, en France, les doudounes sont vendues 35 euros (52 $, taxes incluses), les vestes en polar, 15 euros (22 $), les chaussures de randonnée, 40 euros (59 $).

L'entreprise, qui existe depuis 1976, appartient à la famille Mulliez, l'une des plus riches de France. Elle possède aussi la chaîne de supermarchés Auchan (655 points de vente dans 12 pays), les quincailleries Leroy Merlin (400 magasins dans 12 pays), les magasins Saint Maclou (déco) et Kiabi (mode).