La Banque du Canada a annoncé mercredi qu'elle maintient le taux cible du financement à un jour à 1,50 %.

La Banque du Canada a laissé son taux d'intérêt directeur inchangé mercredi, mais cela pourrait n'être qu'une courte pause dans sa marche progressive vers de plus hauts taux.

La banque centrale a maintenu son taux de référence à 1,5 %, mais de nombreux experts estiment qu'elle pourrait présenter une nouvelle augmentation dès le mois prochain.

Dans un communiqué publié mercredi, la Banque du Canada a prévenu qu'il fallait s'attendre à de nouvelles hausses en raison des données encourageantes au chapitre des investissements des entreprises, des exportations et des preuves que les ménages s'ajustent aux coûts d'emprunt plus élevés.

«Les données récentes renforcent l'évaluation du conseil de direction, qui estime que des taux d'intérêt plus élevés seront justifiés pour assurer l'atteinte de la cible d'inflation», a affirmé la banque pour expliquer sa décision.

«Nous continuerons d'adopter une approche graduelle, guidés par les nouvelles données. En particulier, la banque continue de jauger la réaction de l'économie aux taux d'intérêt plus élevés.»

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a relevé le taux directeur à quatre reprises depuis la mi-2017. Sa plus récente augmentation, d'un quart de point, est intervenue en juillet.

La banque peut augmenter son taux de financement à un jour pour éviter que l'inflation ne soit trop importante. Elle privilégie le point milieu de la fourchette comprise entre 1,0 % et 3,0 %.

La Banque du Canada a souligné que l'économie avait connu des améliorations au chapitre des investissements et des exportations des entreprises, malgré l'incertitude persistante concernant l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et d'autres développements dans la politique commerciale. La renégociation de l'ALENA, qui s'étire depuis un an et reprenait mercredi à Washington, ainsi que d'autres éléments commerciaux, sont surveillés de près par la banque.

La déclaration de la banque centrale a également évoqué d'autres signes encourageants au Canada, notamment certaines indications que le marché immobilier a commencé à se stabiliser et que les ménages s'adaptent aux taux d'intérêt plus élevés et aux nouvelles politiques de logement.

La croissance du crédit a ralenti, le ratio de la dette au revenu des ménages a commencé à légèrement diminuer et les améliorations du marché du travail et des salaires ont aidé à soutenir la consommation, a ajouté la banque.

Les analystes s'attendaient largement à ce que M. Poloz ne modifie pas le taux directeur, du moins pour le moment.

Le mois dernier, le gouverneur a insisté sur la nécessité d'adopter une approche progressive pour augmenter les taux en période d'incertitude. Il s'exprimait ainsi lors d'une table ronde à la réunion annuelle des banquiers centraux, d'universitaires et d'économistes à Jackson Hole, au Wyoming.

«Procéder pas à pas en faisant reposer la politique monétaire sur les données disponibles est bien évidemment un moyen de gérer les risques dans un contexte d'incertitude accrue», avait-il déclaré dans le texte de son discours.

La prochaine annonce de la Banque du Canada au sujet des taux d'intérêt est prévue pour le 24 octobre.

Dans sa déclaration de mercredi, la banque a également expliqué pourquoi elle ne s'appuierait pas sur une lecture récente de l'inflation indiquant qu'elle a atteint le sommet de sa fourchette privilégiée pour hausser les taux d'intérêt.

L'inflation inattendue de 3,0 % enregistrée en juillet n'était qu'un pic temporaire des données provoquées par les prix des billets d'avion et de l'essence, a souligné la banque. Selon les prévisions, l'inflation devrait redescendre aux environs de 2,0 % au début de 2019.

L'inflation de base - qui exclut les composants dont les prix sont plus volatils tels que l'essence - est restée fermement autour de 2,0 %, a ajouté la banque, «ce qui cadre avec une économie tournant à un niveau proche de sa capacité depuis un certain temps».