Le nouveau premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a promis d'abaisser le prix minimum de la bière à 1 $ dès le 27 août, juste à temps pour la fête du Travail. Or, les Québécois n'ont rien à envier à leurs voisins. Actuellement, la bière la moins chère de tout le pays se vend ici au Québec.

PRIX MINIMUM POUR UNE CANETTE OU UNE BOUTEILLE DE BIÈRE DE 355 ml

• EN ONTARIO: Il passe de 1,25 $ à 1,00 $

• AU QUÉBEC:  1,06 $

ENCORE MOINS CHER AVEC LES PROMOTIONS CROISÉES

Les chaînes d'épicerie peuvent contourner le prix minimum établi par la Régie des alcools avec des promotions croisées. Par exemple, cette semaine, dans la circulaire de Maxi, on propose 15 $ de rabais sur votre panier d'épicerie à l'achat de deux caisses de 24 bouteilles ou canettes à 30,99 $. Le prix d'une bière revient donc à 0,98 $, plutôt que le prix minimum fixé à 1,06 $. Cette pratique est tout à fait légale. Certains groupes ont fait pression sur le gouvernement pour que les promotions croisées soient incluses dans la Loi modernisant le régime juridique applicable aux permis d'alcool et modifiant diverses dispositions législatives en matière de boissons alcooliques, qui est entrée en vigueur en juin. Sans succès.

VIVE COMPÉTITION

Points de vente pour la consommation à domicile

• ONTARIO: 1300

• QUÉBEC: 7000

LES DANGERS DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE

Selon Éduc'alcool, les gouvernements devraient établir un prix juste et équilibré.

« On ne doit pas laisser la loi de l'offre et de la demande jouer avec l'alcool, parce que ce n'est pas un produit comme un autre, affirme le directeur général Hubert Sacy en entrevue téléphonique avec La Presse. Il ne faut pas que ça coûte trop cher pour éviter l'alcool frelaté et l'alcool de contrebande. Ni que ce soit trop bon marché pour ne pas nuire aux jeunes et aux plus vulnérables. Les gens alcooliques réagissent aux prix bas. Selon les données scientifiques, le prix équilibré est de 1,70 $ pour une bière de 341 ml. »

LES GRANDS BRASSEURS SOUHAITENT UNE HAUSSE DU PRIX MINIMUM

« Dans l'industrie, on va à l'opposé du gouvernement ontarien. On demande même une augmentation du prix minimum de la bière, parce que c'est hyper important au niveau de la consommation responsable et qu'il est resté inchangé depuis longtemps. Ce sont les brasseurs qui prennent cette marge-là. »

- François Lefebvre, directeur des affaires de l'entreprise chez Molson Coors

LES MICROBRASSERIES À PART

« C'est très rare que des microbrasseurs vont offrir des prix près des seuils minimums permis par la loi. Étant donné les coûts de production, je ne vois pas comment une microbrasserie pourrait arriver à vendre à 1 $ la canette tout en couvrant ses frais et avoir une saine croissance. De toute façon, ce n'est pas un objectif pour les microbrasseries. On est dans le qualitatif. Les gens payent pour avoir un produit plus raffiné, local ou avec une histoire. »

- David Cayer, copropriétaire de la brasserie Glutenberg