Les prix du café et du cacao ont atteint leur plus haut niveau en plus de deux ans cette semaine, l'offre étant menacée d'être réduite, tandis que le sucre a reculé.

Les prix du café ont poursuivi leur envolée cette semaine, montant mercredi à leur plus haut niveau depuis près d'un an et demi à Londres (à 2 218 dollars la tonne) et depuis plus de deux ans à New York (à 209,75 cents la livre).

«Les inquiétudes à propos de l'offre brésilienne de café ont fait augmenter le prix de l'arabica d'environ 80 % depuis fin janvier», ont souligné les experts de Commerzbank.

Une sécheresse affecte depuis le début de l'année les zones de cultures caféières du Brésil, premier producteur et exportateur mondial de café, principalement d'arabica.

«Le déficit de pluie en janvier et en février (dans le sud-est du Minas Gerais, principale région caféière du Brésil) s'approche des 500 mm et il est peu probable qu'il y ait eu un tel épisode depuis au moins 1950», souligne l'Organisation internationale du café (ICO) dans son rapport mensuel de février.

Ce manque d'eau intervient à un moment crucial du développement des fruits des caféiers, pouvant provoquer leur chute précoce ou entraîner un sous-développement des grains de café.

De son côté, le robusta a également été soutenu par des «informations sur une potentielle sécheresse au Vietnam», a signalé Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

Selon Commerzbank, l'association vietnamienne du café et du cacao (Vicofa) s'attend ainsi à une baisse significative de la production en 2014/2015. Deuxième exportateur mondial de café, le Vietnam est le premier fournisseur mondial de robusta.

Selon l'Organisation internationale du café (ICO), le marché mondial du café souffrira d'un déficit d'offre d'au moins 2 millions de sacs de 60 kilos lors de la saison 2014/2015.

Le cacao de nouveau au plus haut en deux ans et demi

Les cours du cacao ont repris leur hausse après quelques semaines de stabilisation, atteignant mardi leur plus haut niveau depuis deux ans et demi, à 1 888 livres sterling la tonne à Londres et 3 027 dollars la tonne à New York.

«Pour l'actuelle saison 2013/2014, le deuxième déficit (d'offre) d'affilée est prévu», ont rappelé les experts de Commerzbank.

En effet, l'Organisation internationale du cacao (ICCO) estime que le marché de la fève brune accusera un nouveau déficit au cours de la saison 2013/2014, estimé pour l'instant à 115 000 tonnes. La saison passée, le marché a déjà été en déficit d'offre (174 000 tonnes).

L'ICCO prévoit que le marché mondial du cacao reste en déficit jusqu'à la saison 2018/2019.

La demande de cacao est en forte progression tandis que l'offre reste contrainte, notamment par des plantations vieillissantes des deux premiers producteurs mondiaux (Côte d'Ivoire et Ghana).

Le sucre marque le pas

Les cours du sucre ont décliné cette semaine, en raison d'une légère amélioration des conditions climatiques dans les zones de culture sucrière au Brésil, premier producteur et exportateur mondial.

Le prix du sucre côté à Londres est ainsi tombé jeudi à 459,40 dollars la tonne, au plus bas depuis près de trois semaines.

«Le temps s'est amélioré dans les zones sucrières du Brésil, mais dans l'ensemble la région reste trop sèche», a signalé Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

Les prix du sucre avaient atteint la semaine dernière leur niveau le plus élevé depuis quatre mois, en raison de la sécheresse qui affecte certaines zones de culture de la canne à sucre au Brésil.