(Pékin) La secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, effectuera une visite en Chine du 27 au 30 août, ont annoncé mardi Pékin et Washington, les deux puissances mondiales tentant depuis quelques mois d’atténuer les tensions bilatérales.

Cette visite de Mme Raimondo est la dernière en date de hauts responsables américains dans le pays asiatique depuis début 2023.

« La secrétaire Raimondo est impatiente d’avoir des discussions constructives sur les relations commerciales États-Unis-Chine, les défis auxquels sont confrontées les entreprises américaines et les domaines de coopération potentielle », a indiqué le département américain au Commerce.

Gina Raimondo se rendra à Pékin et Shanghai, a-t-il précisé. La secrétaire au Commerce a d’ailleurs rencontré l’ambassadeur chinois à Washington, Xie Feng, mardi en préparation de sa visite, rappelant quels sont « les sujets d’importance pour les États-Unis ».

Le ministère chinois du Commerce a confirmé sa venue.

Sa visite s’appuiera sur un accord conclu entre les présidents chinois Xi Jinping et américain Joe Biden à Bali (Indonésie) l’année dernière « pour approfondir la communication » entre les deux pays « sur une série de questions », a indiqué le département américain du Commerce.

Les relations bilatérales restent à couteaux tirés sur nombre de sujets, du commerce à Taïwan en passant par la mer de Chine méridionale.

« Concurrence saine »

Parmi les principaux désaccords figurent les restrictions commerciales imposées par les États-Unis à l’exportation de certains produits américains vers la Chine.

Washington les juge cruciales pour préserver sa sécurité nationale. Mais Pékin estime qu’elles visent principalement à freiner son essor économique et développement.

Les États-Unis ont par ailleurs annoncé en août qu’ils allaient restreindre la possibilité pour les entreprises américaines d’investir librement en Chine dans les technologies les plus avancées comme l’intelligence artificielle (IA) ou l’ordinateur quantique.

Prise là encore au nom de la « sécurité nationale américaine », cette décision a été vivement critiquée par Pékin.

« Certains en Chine affirment que nous cherchons à ralentir l’économie chinoise ou l’affaiblir, ce n’est pas le cas. Nous sommes concentrés sur notre propre sécurité nationale et nous assurer de la solidité de nos chaînes d’approvisionnement », a répondu mardi lors d’un breffage à la presse le conseil à la Sécurité nationale du président Biden, Jake Sullivan.

Lors d’une visite à Pékin le mois dernier, Janet Yellen, la secrétaire d’État américaine au Trésor, avait tenté de rassurer les autorités chinoises sur ces multiples restrictions américaines.

Elle avait notamment promis que toute nouvelle mesure serait mise en œuvre de manière transparente.

Mme Yellen avait également prôné une « concurrence saine » entre la Chine et les États-Unis et plaidé pour une meilleure coopération face à la menace représentée par le changement climatique.

L’émissaire américain pour le climat, John Kerry, avait justement effectué une visite en Chine en juillet.

Rencontre Biden-Xi ?

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’était quant à lui rendu à Pékin le mois précédent, la visite de plus haut niveau d’un responsable américain depuis 2018.

Il avait notamment rencontré le président Xi Jinping et assuré que des progrès avaient été réalisés sur un certain nombre de points de désaccord.

À l’occasion de sa visite, Mme Raimondo « portera avec elle le message que les États-Unis ne cherchent pas à découpler leur économie de la Chine, mais abaisser le risque potentiel, ce qui implique protéger notre sécurité nationale et nos chaînes d’approvisionnement », a insisté M. Sullivan.

Ni la visite de Mme Yellen ni celle de M. Blinken n’avaient débouché sur des avancées significatives.

Et un sommet la semaine dernière près de Washington entre Joe Biden et les dirigeants coréen et japonais, destiné notamment à contrer Pékin, a été accueilli avec mécontentement par la Chine.

Le président américain a récemment qualifié la deuxième puissance mondiale de « bombe à retardement » en référence à sa situation économique et démographique. Mais il a néanmoins assuré espérer rencontrer Xi Jinping « cet automne. »

Les deux dirigeants pourraient également se voir le mois prochain à New Delhi, en marge d’un sommet du groupe des 20 principales économies (G20).