(Ottawa) L’économie canadienne est restée essentiellement stable en avril, après avoir légèrement progressé en mars, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Les chiffres pour le mois d’avril se sont révélés plus faibles que ceux attendus par l’agence fédérale. La production des industries productrices de services est restée inchangée, tandis que celle des industries productrices de biens a progressé de 0,1 %.

Selon l’estimation préliminaire de Statistique Canada, le produit intérieur brut aurait avancé de 0,4 % en mai, alimenté par les secteurs de la fabrication et du commerce de gros. Cette prévision sera toutefois révisée d’ici la publication des données officielles, prévue dans un mois.

Les économistes s’attendent généralement à ce que l’économie canadienne fasse du surplace dans la deuxième moitié de l’année, et même à ce qu’elle commence à se contracter, les taux d’intérêt élevés pesant sur les dépenses des consommateurs et des entreprises.

Pourtant, l’économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, a souligné que la publication du rapport d’avril sur le produit intérieur brut (PIB) avait de multiples qualités, malgré sa lecture « stagnante ».

« Le tableau d’ensemble montre que l’économie canadienne réussit à garder la tête hors de l’eau face à de nombreux défis », a-t-il affirmé dans une note à ses clients.

Bien que le PIB soit resté stable en avril, il a montré des éléments positifs, comme la lecture préliminaire de mai, a expliqué M. Porter.

La croissance « vigoureuse » de 0,4 % prévue pour mai suggère que l’économie « reprend un certain élan, plutôt que de s’estomper dans l’été », a-t-il affirmé.

En avril, le groupe de l’extraction minière, l’exploitation en carrière, et l’extraction de pétrole et de gaz a augmenté de 1,2 %, soutenu par l’ensemble de ses sous-secteurs. Il s’agissait de son quatrième mois consécutif de croissance.

Le secteur des ventes en gros s’est pour sa part contracté pour un troisième mois consécutif en avril, retraitant de 1,4 % alors que l’activité diminuait dans six de ses neuf sous-secteurs.

Le secteur public canadien s’est également contracté alors qu’une grève des travailleurs fédéraux a réduit l’activité en avril, a précisé Statistique Canada.

Le secteur public, qui comprend les services d’enseignement, les soins de santé et l’assistance sociale ainsi que les administrations publiques, a reculé de 0,3 % en avril, a indiqué l’agence.

Alors que les services d’enseignement et ceux des soins de santé et l’assistance sociale sont demeurés stables, les administrations publiques ont enregistré une baisse de 1,0 %, la plus importante depuis avril 2020.

Au niveau fédéral, une grève des travailleurs de l’Alliance de la fonction publique du Canada a entraîné une contraction de 4,3 % de l’administration publique fédérale, à l’exception du secteur de la défense.

M. Porter, de la Banque de Montréal, a indiqué que la lecture stable d’avril, dans le contexte de la grève massive des fonctionnaires fédéraux, était « loin d’être un mauvais résultat en fin de compte ».

« Même avec l’une des grèves les plus importantes depuis des années en avril, l’économie n’a pas décliné, a-t-il souligné. L’économie n’a pas encore connu de lecture mensuelle négative jusqu’à présent en 2023, un résultat impressionnant compte tenu des prévisions généralisées de récession au début de l’année. »

Pendant ce temps, l’activité de construction a augmenté de 0,4 % en avril, la baisse de la construction de bâtiments résidentiels ayant été plus que contrebalancée par des augmentations généralisées dans d’autres types de construction.

Le secteur des services immobiliers et des services de location et de location à bail a augmenté pour un sixième mois consécutif, en hausse de 0,5 % en avril – son taux de croissance le plus élevé depuis décembre 2020.

Le secteur manufacturier a diminué de 0,6 %, enregistrant une première baisse en quatre mois, la fabrication de biens durables et non durables ayant diminué au cours du mois.

Le secteur du transport et de l’entreposage a augmenté de 0,4 % pour un deuxième mois consécutif, six de ses neuf sous-secteurs ayant augmenté en avril.