La Banque du Canada a choisi d’augmenter le taux directeur de 50 points de base, pour tenter d’apaiser une inflation « encore trop forte » et parce qu’il y a des risques qu’elle s’enracine.

« Les consommateurs et les entreprises s’attendent à ce que l’inflation reste au-dessus de la cible », dit la banque centrale dans son annonce.

La Banque du Canada ne donne pas de signal clair pour la suite des choses, mais elle ne dit pas non plus que d’autres hausses seront nécessaires. « À l’avenir, le Conseil de direction évaluera s’il est nécessaire de relever encore le taux directeur pour ramener l’offre et la demande en équilibre et l’inflation à la cible. Il continue d’analyser l’efficacité du resserrement de la politique monétaire pour ralentir la demande », indique-t-elle.

Cette nouvelle hausse du taux directeur, la septième depuis le début de l’année, porte le taux directeur à son niveau le plus haut depuis 2008. Elle était attendue, mais les économistes étaient divisés sur son ampleur.

L’inflation mesurée par l’Indice des prix à la consommation était toujours élevée, à 6,9 %, en octobre, mais les mesures de l’inflation de base, qui excluent l’alimentation et l’énergie, montraient des signes de ralentissement. Le portrait de novembre sera publié par Statistique Canada le 21 décembre.

Les dernières données sur l’état de l’économie canadienne et le marché de l’emploi ont conduit la banque centrale à augmenter son taux directeur de 50 points plutôt que 25 points de base. « La croissance du produit intérieur brut a été plus forte que prévu au troisième trimestre, et l’économie a continué d’afficher une demande excédentaire, observe-t-elle. Le marché du travail demeure tendu, le taux de chômage se tenant près de creux historiques ».

Selon la Banque du Canada, les hausses de taux commencent tout de même à freiner l’économie. « La consommation s’est modérée au troisième trimestre, et l’activité sur le marché du logement ralentit encore », constate-t-elle. La banque prévoit que la croissance va essentiellement stagner jusqu’à la fin de l’année et durant la première moitié de 2023.