(Ottawa) La croissance économique a ralenti en avril, et Statistique Canada a indiqué jeudi que ses premières estimations pour le mois de mai annonçaient une contraction économique dans un contexte de faiblesse des secteurs des ressources, de la fabrication et de la construction.

La croissance du mois d’avril a été alimentée par le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz, ainsi que par les industries traitant directement avec le public, a précisé l’agence fédérale. Le produit intérieur brut réel a progressé de 0,3 % pour le mois, après avoir avancé de 0,7 % en mars.

Cependant, la première estimation pour mai indiquait une contraction de 0,2 %. La lecture officielle pour ce mois est attendue le 29 juillet.

Stephen Brown, économiste principal pour le Canada chez Capital Economics, a souligné que l’estimation préliminaire pour mai était un choc, mais a ajouté qu’elle semblait être en partie attribuable à des facteurs temporaires.

« Avec les prix élevés des matières premières et les réductions de l’offre ailleurs, nous serions étonnés si l’activité dans le secteur minier, pétrolier et gazier ne rebondissait pas en juin », a écrit M. Brown dans un rapport.

De même, comme il y a maintenant des signes que les pénuries mondiales de produits s’atténuent, l’activité manufacturière devrait également rebondir au cours des prochains mois.

Stephen Brown, économiste principal pour le Canada chez Capital Economics, dans un rapport

La publication des données sur le produit intérieur brut précède la prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt, fixée au 13 juillet. Les économistes s’attendent généralement à ce que la banque centrale relève son principal objectif d’intérêt, et plusieurs s’attendent à une augmentation « surdimensionnée » de trois quarts de point de pourcentage.

La banque centrale tente de dompter l’inflation, qui a atteint 7,7 % sur une base annuelle en mai.

Secteurs clés

L’économiste Claire Fan, de la Banque Royale, a affirmé que, malgré l’estimation de baisse surprise pour mai, l’économie continuait de tourner fermement au-dessus de ses limites de capacité à long terme, comme en témoignent les faibles taux de chômage.

« Et l’inflation reste inconfortablement élevée, à des niveaux bien supérieurs à l’objectif de la banque centrale », a écrit Mme Fan dans un rapport.

Cependant, Mme Fan a souligné que la Banque Royale s’attendait à ce que la croissance ralentisse de manière plus marquée au cours de l’année, insistant sur une inflation élevée et une augmentation des coûts d’emprunt, qui pèsent davantage sur le pouvoir d’achat des ménages.

Pour avril, Statistique Canada a indiqué que le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz avait augmenté de 3,3 %, l’extraction de pétrole et de gaz naturel ayant augmenté de 3,9 %.

L’extraction de sables bitumineux a augmenté de 5,6 %, enregistrant sa plus forte augmentation mensuelle depuis septembre 2020, tandis que l’extraction de pétrole et de gaz naturel à l’exclusion des sables bitumineux a augmenté de 1,6 %.

Le secteur des services d’hébergement et de restauration a augmenté de 4,6 %, les services de restauration et les débits de boissons ayant grimpé de 3,5 % pour dépasser leurs niveaux d’avant la pandémie. Les services d’hébergement ont progressé de 7,2 % en avril.

Le secteur des arts, des spectacles et des loisirs a avancé de 7,0 %, mais était toujours inférieur de 12 % à son niveau de février 2020.

Le secteur immobilier s’est contracté de 0,8 % en avril, l’activité dans les bureaux d’agents et de courtiers immobiliers ayant chuté de 15,0 %, ce qui était son plus fort recul depuis avril 2020.