Avec la hausse constante des prix, la plupart des Canadiens ont de la difficulté à assumer leurs dépenses quotidiennes, révèle la dernière enquête de Statistique Canada. En avril, la hausse a atteint 6,8 %.

Trois Canadiens sur quatre

Il est difficile d’assumer les dépenses quotidiennes comme le transport, le logement, les aliments et l’habillement, affirment près de trois Canadiens sur quatre. La hausse des prix accentue les préoccupations financières des ménages et influence à coup sûr leurs décisions en fonction de cette nouvelle réalité.

De nombreux Canadiens ont modifié leur comportement en ajustant leurs habitudes de dépenses, en reportant l’achat d’une maison ou en reportant le déménagement dans un nouvel appartement.

S’il y a peu de variations d’une province à l’autre, les personnes à plus faibles revenus sont plus préoccupées et touchées par la hausse des prix.

Le prix des aliments alimente le stress

La hausse du prix des aliments fait les manchettes régulièrement et alimente le stress financier de nombreux ménages. Plus de deux Canadiens sur cinq déclarent que c’est cette hausse qui les touche le plus. D’avril 2021 à avril 2022, le prix des aliments a augmenté de 9,7 %. Les ménages ont dû payer beaucoup plus cher les aliments de base.

Au cours des six prochains mois, un Canadien sur cinq s’attend d’ailleurs à se procurer des aliments ou des repas auprès d’un organisme communautaire.

Comme il n’y a pas que le prix des aliments qui grimpe, les Canadiens ont eu de la difficulté à prévoir des fonds pour les aliments, indique l’enquête.

Les coûts de transport préoccupent davantage les résidants des régions rurales. Cependant, parmi les Canadiens qui achètent de l’essence, 94 % sont très (67 %) ou quelque peu (27 %) préoccupés par la hausse du prix de l’essence.

Logement : la plus forte hausse depuis 1983

Environ 56 % des Canadiens sont très ou plutôt préoccupés par leur capacité de se payer un logement ou un loyer. En avril 2022, les prix des logements en location et des logements à acheter ont augmenté de 7,4 % d’une année à l’autre, ce qui représente la plus forte augmentation depuis 1983, indique Statistique Canada dans son rapport.

Les Canadiens de 15 à 39 ans sont plus préoccupés par ces hausses que ceux de 40 ans et plus, qui ont déjà acheté et même payé leur maison.

Ces préoccupations ont entraîné des changements de comportement. Au cours des six mois précédents, 39 % des personnes âgées de 15 à 29 ans et 38 % des personnes âgées de 30 à 39 ans ont déclaré qu’elles avaient reporté leur projet de changer de logement locatif ou d’acheter une maison.

Changements de comportement

Afin de composer avec l’inflation, la moitié des répondants ont cherché des soldes au cours des six derniers mois. Parallèlement, 47 % ont acheté des produits de remplacement, des marques ou des articles moins chers et 45 % ont reporté leur achat en réaction à la hausse des prix, révèle l’enquête.

Près du tiers des Canadiens ont aussi emprunté de l’argent à des amis ou à des parents, se sont endettés davantage ou ont eu recours au crédit pour assumer leurs dépenses quotidiennes.

La hausse des prix a également une incidence sur la capacité d’épargner des Canadiens. Environ 24 % des Canadiens ont déclaré avoir dû puiser dans leur épargne pour payer leurs dépenses. Par ailleurs, 29 % ont déclaré qu’ils épargnaient moins et 19 % ont déclaré ne plus être en mesure de le faire chaque mois.

Deux causes principales

La hausse des prix est causée principalement par l’augmentation de la demande des consommateurs et les défis liés à la chaîne d’approvisionnement. En mars dernier, Statistique Canada a révélé que les entreprises s’attendaient à ce que les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement se poursuivent à court terme et dans certains cas s’aggravent, particulièrement en ce qui concerne l’acquisition de produits ou de fournitures, au pays et à l’étranger, de même que pour le maintien des niveaux de stocks.

Méthodologie : Les données sont tirées de la troisième enquête de la série Portrait de la société canadienne, un tout nouveau projet de courtes enquêtes menées en ligne auprès des mêmes répondants sur une période d’un an. Celle-ci a été menée du 19 avril au 1er mai 2022. Ces enquêtes font appel à un panel probabiliste représentatif de la population canadienne âgée de 15 ans et plus.