(Paris) L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a révisé mardi à la baisse sa prévision de progression de la demande pétrolière globale, notamment en raison de l’impact attendu sur la croissance économique mondiale de la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Le cartel table désormais sur une croissance de la demande de brut cette année de 3,7 millions de barils par jour (mb/j), en recul de 0,5 mb/j par rapport à sa projection de mars, « ce qui reflète surtout la révision à la baisse de la croissance économique mondiale ».

Ainsi révisée, la demande mondiale de brut devrait donc atteindre un total de 100,5 mb/j.

« La croissance économique mondiale pour 2022 est révisée à la baisse à 3,9 % contre 4,2 % pour l’évaluation du mois précédent. Cela prend en compte l’impact du conflit en Europe de l’Est, ainsi que les effets persistants de la pandémie » de COVID-19, avec des risques qui semblent revus à la baisse pour cette dernière, indique l’OPEP dans son rapport d’avril.

« D’un point de vue global, compte tenu du fait que la plupart des pays ont assoupli les mesures de confinement prises en raison de la pandémie de COVID-19, la demande de pétrole a connu une forte croissance de près de 5 mb/j lors du premier trimestre 2022, par rapport à la même période l’an passé », précise l’OPEP.

« Toutefois, compte tenu des développements géopolitiques récents en Europe de l’Est, les deuxième et troisième trimestres 2022 devraient voir leur croissance s’établir à 3,5 mb/j par rapport aux mêmes périodes de l’an passé », estime l’OPEP dans un article consacré aux perspectives pour l’été à venir.

« Les tensions politiques en Europe de l’Est devraient déplacer l’approvisionnement vers d’autres régions » et ainsi « soutenir les apports des raffineries dans ces régions », ajoute l’organisation.

« Compte tenu de l’incertitude actuelle entourant les développements récents, les troubles géopolitiques et les perspectives pour les mois d’été, les pays participant à la “Déclaration de coopération” continuent de réaffirmer leur engagement inébranlable à soutenir la stabilité du marché pétrolier en assurant un approvisionnement adéquat en pétrole brut du marché mondial », détaille-t-elle.

La production des pays de l’OPEP a progressé de 57 000 barils par jour en mars, selon des sources secondaires (indirectes) citées dans le rapport mensuel. Cette hausse a notamment été tirée par l’Arabie saoudite, le Koweït, les Émirats ou encore l’Algérie.

Les membres de l’OPEP+ se refusent à augmenter leur production pour soulager le marché, se tenant au relèvement graduel de 400 000 barils par jour chaque mois avec l’objectif de retrouver, fin 2022, des volumes similaires à ceux d’avant la pandémie.

L’OPEP+ réunit les treize membres de l’OPEP, menée par l’Arabie saoudite, et dix autres pays exportateurs non membres de l’OPEP, menés par la Russie.