(Montréal) La FTQ part en campagne contre le bruit en milieu de travail, alors que le Québec va finalement abaisser la limite d’exposition au bruit, mais seulement en juin 2023.

La limite d’exposition quotidienne au bruit en milieu de travail passera alors de 90 à 85 décibels.

« Le Québec rejoint les provinces canadiennes sur la norme d’exposition quotidienne [8 heures] au bruit de 85 dBA », a précisé la Commission des normes de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), interrogée à ce sujet.

La CNESST explique que cette mesure de prévention « vise la diminution de la surdité professionnelle, par l’actualisation des exigences et références réglementaires concernant l’exposition au bruit et la protection auditive ».

De 2011 à 2020, la CNESST a enregistré 67 323 lésions « inscrites et acceptées pour une surdité professionnelle ».

La FTQ, qui milite depuis des années pour que l’on se préoccupe davantage du bruit dans les milieux de travail, veut que l’on se prépare dès maintenant.

« On est en arrière depuis fort longtemps. On va être en arrière jusqu’au 16 juin 2023. En matière de prévention, on fait mauvaise figure au Québec. On l’a dit lors de l’étude du projet de loi 59 [réforme en santé-sécurité au travail] : on est loin de tout le monde en Amérique du Nord. Et c’est vrai aussi pour le bruit ; il faut corriger le tir », a plaidé en entrevue le président de la FTQ, Daniel Boyer.

« Le premier objectif, c’est d’éliminer à la source. Nous, on dit à nos militants sur le terrain : la problématique du bruit, elle existe depuis fort longtemps. Et ce n’est pas parce qu’il y a une norme qui va être modifiée en 2023 qu’il ne faut pas agir maintenant. On va mettre de la pression dans nos milieux de travail pour que ça soit plus sécuritaire pour les travailleurs et les travailleuses », a prévenu le président de la centrale syndicale de plus de 600 000 membres.

On n’attendra pas, nous, à 2023. Les milieux de travail sont capables de se prendre en main, de tenter le plus possible d’éliminer à la source le problème du bruit. Sinon, bien qu’il y ait des moyens de protection individuels.

Daniel Boyer, président de la FTQ

Le président de la FTQ invite d’ailleurs les employeurs à faire participer les travailleurs à leurs démarches, car ils peuvent apporter des solutions.

« Il y a plusieurs entreprises qui modifient leur machinerie, parce qu’elles se robotisent davantage et il y a l’intelligence artificielle. Si on change les machines, il faut avoir la préoccupation que le bruit doit être moindre et acceptable », a plaidé M. Boyer.

Selon la FTQ, plus de 400 000 Québécois sont exposés à des niveaux moyens de bruit supérieurs à 85 décibels dans leur quart de travail de huit heures.