Le gouverneur de la Banque du Canada presse les entreprises canadiennes d’investir afin d’augmenter leur productivité et de contribuer à la reprise économique sans alimenter l’inflation.

« Les investissements sont la clé d’une croissance non inflationniste », a-t-il plaidé au sommet économique de la Chambre de commerce du Canada, qui se tenait mercredi à Toronto.

Selon lui, « il est impératif que les entreprises canadiennes concrétisent leurs projets d’investissement, sans quoi elles risquent de perdre du terrain au profit de leurs concurrentes américaines ».

Le gouverneur de la banque centrale a rappelé qu’il y a longtemps que les entreprises américaines investissent plus que les entreprises canadiennes. Le retard du Canada s’est accentué au cours des 10 dernières années, a-t-il dit.

Il a souligné en particulier les investissements dans les technologies de l’information, qui contribuent le plus à l’augmentation de la productivité et qui sont plus faibles au Canada.

Tiff Macklem a noté que les entreprises canadiennes avaient augmenté leurs investissements dans les technologies numériques pendant la pandémie afin de pouvoir continuer leurs activités. « Ces investissements doivent se poursuivre », a-t-il lancé à son auditoire virtuel.

Dans son dernier Rapport sur la politique monétaire, la Banque du Canada se montre très optimiste quant à une éventuelle augmentation des investissements privés. Elle prévoit même que cette augmentation sera plus importante au Canada qu’aux États-Unis cette année.

Le gouverneur explique cet optimisme par les résultats de la plus récente enquête de la banque sur les perspectives des entreprises. La majorité des répondants, soit 62 %, disent prévoir une augmentation de leurs dépenses en machinerie et en matériel cette année. « Du jamais-vu depuis que nous avons commencé à mener cette enquête, en 1999 », a-t-il souligné.

Or, les intentions ne se concrétisent pas toujours, et la Banque du Canada est bien placée pour le savoir. Son gouverneur souhaite que la sortie de crise soit le déclencheur attendu en ce qui concerne les investissements des entreprises.

« La pandémie serait-elle pour le Canada l’occasion de changer de cap ? C’est ce que je crois », a-t-il dit, ajoutant que rien ne lui ferait plus plaisir que de voir les investissements et la productivité des entreprises dépasser les prévisions optimistes de la banque.

Il est impératif que les entreprises canadiennes concrétisent leurs projets d’investissement, sans quoi elles risquent de perdre du terrain au profit de leurs concurrentes américaines.

Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada

Pour sa part, la banque centrale s’engage à ce que sa politique monétaire ne soit pas une source d’incertitude pour les entreprises. Les décisions à venir seront « mûrement réfléchies » et communiquées de façon claire, a-t-il promis.

L’inflation, même si elle doit rester à un niveau « inconfortablement élevé » pendant la première moitié de l’année, sera maîtrisée, leur a assuré Tiff Macklem.