Après avoir récupéré plus rapidement de la pandémie, l’économie du Québec a maintenu son avance au deuxième trimestre avec un taux de croissance supérieur à celui du Canada.

Le produit intérieur brut a crû de 0,8 % au deuxième trimestre, après un bond de 1,9 % au premier trimestre, a rapporté hier l’Institut de la statistique du Québec. À la fin de la première moitié de 2021, l’économie québécoise progresse à un rythme annuel de 3,4 %, alors que celle du Canada affiche une baisse de régime, à - 1,1 %.

« Malgré des révisions à la baisse en avril et en mai, l’économie du Québec a continué de surperformer celle du Canada au deuxième trimestre », constate Daren King, l’économiste de la Banque Nationale. Il souligne que toutes les composantes de la demande intérieure ont alimenté la croissance, surtout la construction résidentielle et la consommation des ménages.

Le début de l’année avait été difficile dans le secteur des services en raison des fermetures imposées par la crise sanitaire, mais les consommateurs se sont repris au deuxième trimestre. La hausse des achats de services (12,4 %) surpasse celle des biens (0,8 %).

« Les réouvertures graduelles amorcées au printemps ont enfin permis aux dépenses en services de rebondir », note Hélène Bégin, économiste principale de Desjardins. Contrairement au secteur des biens, qui a rebondi très rapidement au printemps 2020, quand l’économie québécoise a été déconfinée, le secteur des services a encore beaucoup de retard à rattraper, nuance-t-elle.

De l’aluminium et des VUS

Les exportations du Québec sont en baisse de 1,4 % au deuxième trimestre, alors que les importations sont en hausse de 8,7 %. Le commerce extérieur n’a donc pas contribué à la croissance économique au cours des derniers et le déficit commercial s’est creusé.

Dans un rapport séparé, l’ISQ précise que les exportations de marchandises du Québec ont atteint 25 milliards au deuxième trimestre. L’aluminium et les alliages d’aluminium sont les premiers produits d’exportation du Québec, suivis des aéronefs, du minerai de fer et du bois d’œuvre.

De l’autre côté de l’équation, le Québec a importé pour 25,5 milliards au deuxième trimestre, surtout des camions légers, des fourgonnettes, des véhicules utilitaires sport et du pétrole pour faire rouler ces véhicules, tout cela provenant des États-Unis.

Récupération complète

Au cours de la première moitié de l’année, l’économie du Québec a récupéré le terrain perdu à cause de la pandémie, même si ce n’est pas le cas pour tous les secteurs d’activité, notamment la restauration, l’hôtellerie et le transport.

En juin 2021, le PIB québécois était supérieur de 1,2 % à ce qu’il était en février 2020, quand le coronavirus a frappé. Le PIB canadien est encore inférieur de près de 2 % à son niveau de février 2021, principalement en raison de la baisse des exportations de pétrole et des problèmes que connaît la chaîne d’approvisionnement de l’industrie automobile.

Alors que la quatrième vague de la pandémie frappe fort partout au pays et que l’incertitude persiste, il est permis d’être optimiste pour les prochains mois, selon l’économiste de Desjardins. « Une autre période de fermeture devrait être évitée grâce à l’introduction du passeport vaccinal le 1er septembre », estime Hélène Bégin.

De son côté, l’économiste de la Banque Nationale croit que le rebond du secteur des services se poursuivra et que l’économie québécoise devrait être soutenue par les investissements en équipements et en machinerie, qui sont encore à la traîne.

16,1 % 

Le taux d’épargne est demeuré élevé au deuxième trimestre, à 16,1 %, ce qui veut dire que la consommation des ménages peut continuer d’alimenter la reprise au cours des prochains mois.