(Washington) L’administration Biden a décidé de s’attaquer à la hausse des prix du bœuf, du porc et de la volaille, responsable, selon elle, d’une partie importante de l’inflation aux États-Unis, disant soupçonner des pratiques illégales.

L’inflation s’est établie en juillet à 4,2 % sur un an, contre 4 % en juin, mais elle commence à montrer des signes de modération d’un mois sur l’autre, selon les données publiées fin août par le département du Commerce.

Selon la Maison-Blanche, les hausses de prix du bœuf, du porc et de la volaille représentent plus de la moitié des hausses de prix subies par les consommateurs au cours de l’année écoulée.

Mercredi, le conseiller économique de la Maison-Blanche, Brian Deese, a incriminé la consolidation dans l’industrie de la viande dont une poignée de grandes entreprises de l’agroalimentaire sont accusées d’engranger de larges profits sur le dos des éleveurs et des consommateurs.

« C’est l’histoire d’industries consolidées avec des entreprises qui génèrent des bénéfices records, puis entraînent des augmentations de prix pour les consommateurs, sans répercuter ces avantages sur les producteurs » de viande, a-t-il affirmé lors d’un point presse à la Maison-Blanche.

Il a souligné que l’objectif est de « se concentrer sur les moyens de promouvoir des pratiques plus compétitives et une plus grande concurrence entre les industries, ce qui pourrait réduire les prix pour les consommateurs et profiter aux familles de la classe moyenne ».  

Le gouvernement va ainsi encourager une plus grande transparence des prix, dans le but d’aider les éleveurs et in fine, les consommateurs à l’épicerie.

Pour ce faire, la justice américaine va notamment enquêter sur des ententes de prix potentielles dans l’industrie de la volaille tandis que le gouvernement va apporter une aide aux petites entreprises et travailleurs.

« Quatre grands conglomérats contrôlent massivement les chaînes d’approvisionnement en viande, faisant baisser les revenus des agriculteurs tout en faisant monter les prix pour les consommateurs », a souligné la Maison-Blanche dans un communiqué.

L’industrie de l’emballage de viande achète du bétail, des porcs et des poulets aux agriculteurs et aux éleveurs, les transforme, puis vend du bœuf, du porc et de la volaille à des détaillants comme des épiceries.  

Aujourd’hui, « seulement quatre entreprises contrôlent environ 55 à 85 % du marché de ces trois produits, selon les données du département américain de l’Agriculture », ajoute la Maison-Blanche.  

Au cours des cinq dernières décennies, les grands conglomérats ont absorbé un grand nombre de petits transformateurs.  

« En 1977, les quatre plus grandes entreprises de conditionnement de bœuf ne contrôlaient que 25 % du marché, contre 82 % aujourd’hui. Dans le secteur de la volaille, les quatre premières entreprises de transformation contrôlaient 35 % du marché en 1986, contre 54 % aujourd’hui. Et dans le porc, les quatre principales entreprises de transformation contrôlaient 33 % du marché en 1976, contre 66 % aujourd’hui », selon un rapport de la Maison-Blanche qui entend donc renverser la vapeur et introduire plus de concurrence dans le secteur.