Le Parti libéral a présenté jeudi son programme pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, dans lequel figurent en bonne place des mesures déjà annoncées ou instaurées, notamment l’élargissement de l’Allocation canadienne pour les travailleurs et l’entente de 6 milliards avec le gouvernement du Québec pour faciliter l’accès aux garderies.

« On veut faire deux choses. On veut augmenter le nombre de travailleurs – notre bassin de main-d’œuvre – et on veut aussi être capables de faire le pont entre les besoins des employeurs et les employés disponibles », a décrit Mélanie Joly, ministre sortante du Développement économique et des Langues officielles et candidate libérale dans Ahuntsic–Cartierville, au cours d’un entretien téléphonique.

« Il y a une question qui se pose pour le travailleur à faible revenu, à savoir : est-ce que je reste à la maison ou est-ce que je vais travailler ? », énonce-t-elle.

La première chose qu’on veut faire, c’est faire en sorte que les travailleurs à faible revenu reçoivent 1400 $ de plus. C’est comme un incitatif au travail, un crédit d’impôt pour tous ceux qui gagnent jusqu’à 26 000 $.

Mélanie Joly, ministre sortante du Développement économique et des Langues officielles

Plus précisément, il s’agit d’une amélioration des modalités de l’Allocation canadienne pour les travailleurs, dont l’accès avait été élargi en juin dernier.

L’Allocation canadienne pour les travailleurs accorde un remboursement d’impôt pouvant atteindre 1400 $ pour les travailleurs sans conjoint ni enfants, et 2400 $ pour les travailleurs qui ont une famille.

L’élargissement annoncé le 30 juin avait haussé les plafonds de revenu permettant aux travailleurs de recevoir l’allocation maximale, les faisant passer à 22 944 $ pour les célibataires sans enfants et à 26 177 $ pour les Canadiens avec famille.

Le gouvernement avait alors estimé qu’un million de travailleurs supplémentaires pourraient ainsi bénéficier de ce programme.

Le Parti libéral s’engage à ce que les Canadiens admissibles à cette mesure soient automatiquement inscrits au programme et à ce que les prestations soient versées chaque trimestre.

Soutenir les mères au travail

Le plan libéral contre la pénurie de main-d’œuvre s’appuie également sur le programme de création d’un système pancanadien de garderies, annoncé dans le budget fédéral d’avril. Il a déjà fait l’objet au début d’août d’une entente de 6 milliards de dollars avec le Québec.

Avec cette entente, le Parti libéral veut « s’assurer que les femmes puissent retourner au travail, et c’est souvent les mamans qui sont affectées », fait valoir Mme Joly.

Pour encourager les travailleurs plus âgés à persister sur le marché du travail ou à y retourner à temps partiel, le Parti libéral veut instaurer un crédit d’impôt pouvant atteindre 1650 $ pour les personnes de 65 ans et plus qui gagnent un revenu de travail d’au moins 5000 $.

Les travailleurs immigrants aussi

L’afflux de nouveaux travailleurs issus de l’immigration apporte une autre réponse à la pénurie de main-d’œuvre. Le Parti libéral entend poursuivre sa politique d’accueil, dans le cadre de laquelle, ici aussi, une entente asymétrique a été signée avec le Québec.

« On s’est entendus avec le gouvernement du Québec juste avant le déclenchement des élections pour faire passer de 10 à 20 % le nombre de travailleurs étrangers temporaires permis. Là, on va s’entendre avec le gouvernement du Québec pour l’étendre à d’autres secteurs que le secteur agricole », décrit Mélanie Joly.

L’autre volet du programme libéral porte sur un meilleur arrimage entre les besoins des entreprises et la formation des travailleurs.

Le Parti libéral s’engage à faire passer de 25 à 50 millions de dollars le financement annuel du Programme pour la formation et l’innovation en milieu syndical, qui soutient des projets de formation dans les métiers spécialisés menés par des syndicats.

« C’est une façon de faire un partenariat avec les syndicats pour y arriver », a conclu Mélanie Joly.