(Washington) Le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell anticipe toujours une inflation seulement temporaire, assurant de nouveau que cette hausse des prix ne justifie pas un resserrement des conditions monétaires et que l’institution soutiendra l’économie jusqu’à ce que la reprise soit totale.

L’inflation « devrait rester élevée dans les prochains mois avant de ralentir », devait affirmer Jerome Powell mercredi après-midi aux élus de la Chambre des représentants, selon son discours publié en amont.

La hausse des prix a récemment atteint un niveau pas vu depuis 2008, +3,9 % sur un an en mai selon l’indice PCE suivi par la Fed, +5,4 % en juin selon l’indice CPI. Et les inquiétudes augmentent sur la possibilité que cette inflation dure plus que prévu.

Mais il en faudra plus à la Fed pour relever ses taux directeurs ou réduire ses achats d’actifs.

Le retour au plein emploi – que la Fed veut voir avant de réduire son soutien – est encore loin, et l’institution assure qu’elle « continuera à apporter un soutien puissant à l’économie jusqu’à ce que la reprise soit complète », selon Jerome Powell.

« Nous pensons toujours qu’il sera approprié de maintenir (les taux directeurs à leur niveau actuel) jusqu’à ce que les conditions du marché du travail aient atteint des niveaux » correspondant au plein emploi, et que l’inflation se soit stabilisée à 2 % après avoir dépassé cette cible pendant un moment, a-t-il rappelé.

Par ailleurs, « comme nous l’avons dit, nous préviendrons avant d’annoncer toute décision de changement dans nos achats » d’actifs, qui devraient être réduits avant que les taux ne soient, dans un second temps, relevés, a souligné Jerome Powell.

La Fed avait, pour soutenir l’économie américaine frappée de plein fouet par la crise provoquée par la COVID-19, abaissé ses taux directeurs dans une fourchette de 0 % à 0,25 %, et achète chaque mois pour 120 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires.

Le président de la puissante Réserve fédérale américaine a par ailleurs assuré une nouvelle fois que l’institution se tient « prête à ajuster la politique monétaire de façon appropriée si nous observons des signes indiquant que la trajectoire de l’inflation ou que les perspectives d’inflation à plus long terme se déplaçaient de façon importante et persistante au-delà des niveaux compatibles avec notre objectif ».

L’audition de Jerome Powell commencera à 12 h devant la Chambre des représentants, et il sera de nouveau interrogé jeudi, par les Sénateurs cette fois.