(Ottawa) Le gouvernement fédéral cumule un déficit budgétaire de 268,2 milliards pour les 10 premiers mois de son exercice 2020-2021, le Trésor ayant injecté davantage de dépenses en aide pour faire face à la pandémie de COVID-19.

Le déficit d’avril à janvier se compare à un déficit de 10,6 milliards pour la même période un an plus tôt.

Dans sa revue financière mensuelle publiée vendredi, le ministère des Finances a expliqué que la profonde baisse du déficit témoignait de la détérioration sans précédent de l’économie et des mesures temporaires mises en œuvre pour soutenir les Canadiens et les entreprises pendant la crise.

Les dépenses des programmes, en excluant les pertes actuarielles nettes, ont atteint près de 474 milliards entre avril et janvier, une augmentation de 216,3 milliards par rapport aux dépenses de 257,7 milliards engagées un an plus tôt.

Les programmes de subvention salariale et de prestations aux travailleurs les plus touchés, ainsi qu’une hausse des transferts aux provinces, ont contribué à la hausse.

Parallèlement, les revenus se sont chiffrés à 235,8 milliards, une baisse de 40,5 milliards par rapport à la même période un an plus tôt, alors que les revenus fiscaux et les revenus de cotisations d’assurance-emploi ont diminué et que les sociétés d’État ont vu leurs bénéfices diminuer.

Les frais de la dette publique ont diminué à 17,2 milliards, par rapport à 20,2 milliards pour la même période un an plus tôt, ce qui témoignait de la faiblesse de l’inflation et des taux d’intérêt.

À la fin de janvier, la dette fédérale nette était légèrement inférieure à 1090 milliards.

La publication de la Revue financière de vendredi était la dernière avant que le gouvernement ne dépose son budget, le 19 avril – son premier depuis mars 2019.

Les observateurs s’attendent à ce que le budget fournisse une comptabilité des dépenses du gouvernement pendant la pandémie, qui, selon les estimations du ministère des Finances en novembre, enverront le déficit de l’exercice à près de 400 milliards.

Les libéraux ont également promis un plan visant à dépenser entre 70 milliards et 100 milliards au cours des prochaines années en mesures fiscales de relance, pour aider l’économie à se redresser.

Les libéraux auront besoin du soutien, à la Chambre des communes, d’au moins un autre grand parti pour adopter leur prochain plan de dépenses.

Plus tôt cette semaine, le chef conservateur Erin O’Toole a écrit, dans une lettre destinée au premier ministre Justin Trudeau, qu’il s’attendait à ce que le budget ne comprenne pas de nouvelles augmentations d’impôts et assouplisse la réglementation pour encourager les entreprises à investir dans les machines, la technologie et l’équipement.

En l’absence de ces dépenses, les entreprises canadiennes ne seraient pas en mesure de soutenir la concurrence alors que les économies mondiales rebondiront, a fait valoir M. O’Toole, ce qui ralentirait la croissance des salaires et la création d’emplois que le gouvernement souhaite voir.

Sa missive poursuivait en suggérant que le gouvernement évite ce que M. O’Toole a qualifié de « grands programmes sociaux coûteux et universels » qui pourraient nuire à la croissance économique, avertissant M. Trudeau que son parti résisterait aux « projets partisans et aux nouvelles dépenses permanentes non viables ».