(Washington) Les commandes de biens durables aux États-Unis ont subi une baisse surprise en février marqué par une vague d’intempéries et alors que les entreprises sont à la peine pour effectuer les livraisons, selon les données publiées mercredi par le département du Commerce.  

Les commandes ont baissé de 1,1 % le mois dernier par rapport à janvier alors que les analystes attendaient une hausse modeste de 0,9 %. Il s’agit de la première baisse depuis avril 2020 quand les commandes avaient été brutalement arrêtées par la pandémie.  

S’agissant des livraisons, elles diminuent de 3,5 % contre une hausse de 1,7 % le mois précédent.

La baisse des commandes de biens durables intervient aussi après une forte hausse en janvier qui a été révisée en hausse à +3,5 %.

En valeur, les nouvelles commandes des biens durables, ceux utilisés pendant trois ans ou plus comme les voitures, les appareils électroménagers ou électroniques, ont représenté en février 254,0 milliards de dollars en données corrigées des variations saisonnières.

En excluant le secteur des transports, la baisse se réduit à 0,9 % et en excluant la défense, à 0,7 %.

La quasi-totalité des secteurs enregistrent des baisses, à l’exception de celui des équipements électriques et des appareils ménagers qui enregistre une modeste hausse de 0,2 %, de celui des biens d’équipement (+2,9 %) et de celui des pièces d’avions civils qui a bondi de 103,3 % grâce à un rebond d’activité de Boeing.

Parmi les secteurs en plus forte baisse figure le secteur automobile dont les commandes dégringolent de 8,7 %.

En janvier, les commandes avaient rebondi à un niveau tel qu’elles avaient dépassé largement leur niveau prépandémie.

Elles avaient alors bénéficié de l’embellie du secteur aéronautique, civil et militaire, ainsi que des achats de construction, équipement et ameublement liés à la bonne santé du secteur immobilier.

Mais février a été marqué par une vague de mauvais temps qui a affecté le marché immobilier et donc de la construction.

« Les prévisions étaient beaucoup trop optimistes, (les économistes) choisissant apparemment d’ignorer l’énorme impact de la tempête de milieu de mois sur d’autres indicateurs de février, notamment la production manufacturière, qui était d’environ 4 % inférieure à ce qui aurait été prévu en l’absence de la tempête », a commenté Ian Shepherdson, chef économiste chez Pantheon Macroeconomics.

Il relève que, avant la tempête, la tendance des commandes était plutôt d’augmenter « à un rythme rapide et régulier ».

L’économiste table donc sur « un net rebond en mars ». Il estime que « les chiffres de février ne reflètent pas les tendances sous-jacentes et peuvent être ignorés en toute sécurité ».