(Washington) La nouvelle présidente de la Chambre de Commerce américaine a estimé vendredi qu’un projet de loi sur les infrastructures pourrait être approuvé par le Congrès d’ici début juillet soulignant l’urgence à s’attaquer au problème des ports, routes et autres ponts « en décrépitude ».

« Nous avons beaucoup d’optimisme sur la possibilité d’avoir [un plan] infrastructures » d’ici le 4 juillet, jour de la fête nationale, a déclaré Suzanne Clark, sur CNBC.

« Il y a sans doute un compromis à trouver » sur le montant entre démocrates et républicains, a-t-elle reconnu.  

« Mais nous devons être compétitifs à l’échelle mondiale », a-t-elle poursuivi, relevant que les États-Unis avaient actuellement « des routes, des ports et des ponts en décrépitude » et avaient un grand besoin de l’internet « à haut débit ».

L’administration Biden a d’ores et déjà souligné que le plan de sauvetage de l’économie de 1900 milliards de dollars devrait être suivi d’un plan de relance qui comprendra des mesures destinées à moderniser les infrastructures en piteux état.

Le gouvernement démocrate n’a pas dévoilé de montant, mais il ambitionne aussi de construire des infrastructures de l’eau, des transports et de l’énergie plus respectueuses de l’environnement et plus résistantes aux conditions climatiques.  

Il argue que de nouveaux projets verts permettraient de créer de nombreux d’emplois dans des secteurs d’avenir.

« Il est temps de travailler ensemble et de parvenir à » un plan, a enjoint Mme Clark qui a pris la tête de la Chambre de commerce le mois dernier.

Le président Donald Trump avait lui aussi dénoncé des infrastructures « en décrépitude » à son arrivée à la Maison-Blanche en 2016.

La plupart des autoroutes, routes, ponts, voies ferrées, aéroports et autres infrastructures ont été construits entre les années 50 et 70.

En 2018 déjà, la Fédération américaine des constructeurs de routes et de transports (ARTBA) indiquait qu’un tiers des ponts américains (226 837) et un tiers des ponts d’autoroutes (17 726) avaient besoin d’être réparés.

Et de nombreux experts tirent depuis des années la sonnette d’alarme sur les dangers pour la sécurité des usagers.

Ils s’accordent aussi à dire que le vieillissement des infrastructures coûte cher à l’économie américaine avec par exemple, des embouteillages qui pèsent sur le secteur des transports routiers.

Mais, depuis des décennies, le clivage politique a bloqué tout projet d’ampleur.  

Ainsi, les projets d’Obama sont restés lettre morte.

L’administration Trump avait, elle, dévoilé un projet de plus de 1500 milliards de dollars en février 2018. Mais il n’a jamais été débattu.

L’un des problèmes majeurs reste le financement, un véritable casse-tête puisqu’aucune infrastructure n’est financée de la même manière.  

Interrogée sur les raisons d’être plus optimistes aujourd’hui, Suzanne Clark a rétorqué : « il y a des adultes qui nous gouvernent et qui savent qu’ils doivent s’attaquer à des problèmes complexes et saisir les opportunités qui s’offrent aux Américains ».  

« Les gens se soucient des emplois dans leur district, ils se soucient de la compétitivité américaine », a-t-elle ajouté.