(Edmonton) Le ministre des Finances de l’Alberta a déclaré que les contribuables ne seraient pas obligés de dépenser beaucoup plus que les 1,3 milliard déjà engagés dans le défunt projet d’oléoduc Keystone XL.

Le gouvernement ne s’attend pas à ce que le montant « augmente substantiellement », a indiqué Travis Toews en réponse aux questions de la porte-parole de l’opposition néo-démocrate en matière de finances, Shannon Phillips, pendant les délibérations du comité sur le budget 2021-2022.

Lors de la réunion, il a également été révélé que même si la perte de 1,3 milliard n’était pas incluse dans le budget, elle est prise en compte dans les points de discussion du gouvernement.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) demande des détails financiers depuis que le premier ministre Jason Kenney et son gouvernement conservateur uni, au début de 2020, ont investi 1,5 milliard en financement direct et 6 milliards de plus en garanties de prêts à l’exploitant d’oléoducs TC Energy pour le projet d’expansion transfrontalier Keystone XL.

L’oléoduc devait transporter davantage de pétrole albertain à travers les États-Unis et vers les ports et raffineries de la côte du golfe au Texas.

À cette époque, le projet a été confronté à de multiples contestations judiciaires. Le candidat émergent du Parti démocrate aux États-Unis Joe Biden, qui est devenu président, avait promis lors de sa campagne électorale de l’annuler.

Le président Biden l’a fait en janvier lors de son premier jour au pouvoir, affirmant que ce projet ne cadrait pas avec son objectif de lutte contre le changement climatique.

Le budget 2021-2022 de l’Alberta, présenté par M. Toews le 25 février, n’a pas pris en compte les dépenses de 1,3 milliard liées à Keystone XL.

M. Toews a déclaré que ce sera le cas lorsque la comptabilité finale sera faite pour l’exercice en cours, qui se termine le 31 mars. Les responsables ont précisé que cela n’a pas été comptabilisé parce que le gouvernement tente toujours de récupérer l’argent.

Lundi, le premier ministre Kenney a déclaré à la Chambre pendant la période des questions que son gouvernement poursuivrait le gouvernement américain en justice pour récupérer l’argent en vertu des règles héritées de l’ancien accord de libre-échange nord-américain, ou ALENA.

L’ALENA a été remplacé par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), mais les investisseurs peuvent toujours intenter des poursuites en vertu de l’ALENA jusqu’au milieu de 2023.

« L’administration américaine a giflé ce pays en mettant son veto à ce projet. Nous allons les poursuivre en vertu de l’ALENA », a promis M. Kenney.