La ministre fédérale du Développement économique, Mélanie Joly, a parcouru des kilomètres numériques jeudi afin d’aller distribuer des fonds aux quatre coins du Québec pour aider les petites et moyennes entreprises touchées par les impacts de la COVID-19 à s’outiller en vue de la relance économique.

Après avoir offert pendant des mois divers prêts et subventions, Ottawa estime qu’il ne faut plus uniquement réagir à la crise, mais aussi se demander où aller à partir de maintenant.

Que ce soit à Longueuil, à Trois-Rivières ou encore à Québec, les annonces, bien qu’elles se distinguaient sur la provenance des fonds et la façon dont ils sont administrés, avaient toutes ultimement le même objectif : aider les entreprises à se transformer, notamment en accélérant le virage numérique.

Et la cadence d’octroi de ce type d’aide s’accélère. Des annonces continueront de s’enchaîner pendant un certain temps partout au Canada, a confirmé la ministre Joly en entrevue avec La Presse Canadienne.

L’argent provient du Fonds d’aide et de relance régionale du gouvernement du Canada qui est doté d’un budget d’environ 1,5 milliard.

Ainsi, des entreprises et des organismes de la Rive-Sud pourront se partager plus d’un million de dollars, dont environ la moitié servira à financer des conseils de professionnels, afin qu’elles « puissent compter sur les ressources adéquates pour numériser leurs opérations et prendre le virage 4.0 ».

Les entrepreneurs ont besoin de « se faire prendre par la main », a expliqué la ministre en conférence de presse, et Ottawa veut leur permettre d’avoir accès aux « meilleurs profs pour offrir cette expertise-là ».

L’autre moitié de la somme ira à une usine d’expérimentation des technologies numériques afin que les entreprises voient « le fonctionnement d’une usine traditionnelle par rapport à une usine intelligente en vue d’intégrer des technologies émergentes au sein de leurs opérations manufacturières ».

« Plusieurs études démontrent que les manufacturiers québécois accusent un retard dans leur transformation numérique et que l’insuffisance des investissements à cet égard nuit à leur productivité et à leur compétitivité », note le communiqué publié par Développement économique Canada pour les régions du Québec.

À terme, Développement économique de l’agglomération de Longueuil prévoit qu’environ 300 à 400 entreprises de Boucherville, Brossard, Longueuil, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert bénéficieront de l’aide annoncée jeudi.

La plupart des entreprises sont prêtes à la relance, a indiqué Julie Éthier, la directrice générale de l’organisme, ajoutant que comme elles sont « surendettées » et « en manque de liquidités », toutes les aides, autant techniques que financières, vont les aider dans leurs activités de relance.

Quelques minutes après la fin de cette rencontre avec les médias, Mme Joly apparaissait virtuellement à Trois-Rivières, en Mauricie, où 300 000 $ iront à « orienter stratégiquement les entreprises dans la reprise de leurs activités et ainsi aider les travailleurs à retrouver et maintenir leurs emplois ».

Les sommes destinées aux Sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC) et aux Centres d’aide aux entreprises du Québec ont d’ailleurs été « quadruplées », a insisté la ministre en entrevue.

Puisque les SADC octroient principalement des prêts, ceux-ci seront éventuellement remboursés, permettant ainsi de multiplier à long terme leur « force de frappe » pour pouvoir aider des entreprises.

Le gouvernement a d’ailleurs pour « vision » qu’« un legs de la pandémie » soit une amélioration de l’approche en matière de microcrédit et d’aide professionnelle aux entreprises.

En début d’après-midi, Mme Joly était à Québec pour annoncer un appui financier de 800 000 $ à Québec International qui s’inscrit dans le même ordre d’idées.

Un sondage révélait à la fin septembre que le plan de relance économique du gouvernement fédéral inspire la confiance qu’il créera des emplois et une économie plus forte à l’avenir à 52 % des répondants.

Le coup de sonde mené par Léger et l’Association d’études canadiennes indiquait cependant que 39 % des répondants n’étaient pas très confiants ou pas du tout confiants.

— Texte de l’Initiative de journalisme local.