(Montréal) Investissement Québec (IQ) a voulu tempérer sa performance au cours de l’année financière terminée le 31 mars, qui s’est soldée par une perte nette de 180 millions et un rendement de -5,1 %, en attribuant cette performance aux importantes secousses économiques provoquées par la pandémie de COVID-19.

« Pendant les 11 premiers mois et demi, nous étions sur une lancée, a souligné le président-directeur général du bras financier de l’État québécois, Guy LeBlanc, mardi, au cours d’une conférence téléphonique. Malheureusement, l’exercice s’est terminé alors que les marchés étaient (à un) creux à cause de la crise. »

Au terme de l’exercice 2018-2019, IQ avait dégagé un résultat net de 300 millions alors que son rendement ajusté des capitaux propres s’était établi à 8,8 %.

N’eût été la propagation du nouveau coronavirus, IQ aurait une fois de plus généré des profits, a-t-il affirmé, en se félicitant des réalisations de la société d’État dans le cadre d’une année marquée par un élargissement de son mandat — notamment afin d’attirer davantage d’investissements étrangers et stimuler les exportations à l’international.

Cette vague de changements a également provoqué un remaniement au sein de la haute direction d’IQ, ce qui s’est traduit par le départ d’un premier vice-président, Paul Buron, survenu en janvier. Celui-ci a pu empocher au passage une indemnité de départ d’environ 425 000 $, ce qui a fait passer sa paye globale à 815 247 $.

Les résultats de l’exercice 2019-2020 ont essentiellement été plombés par une hausse significative des dotations aux pertes de crédit, qui ont presque triplé pour s’établir à 267 millions, une réévaluation à la baisse de la valeur de plusieurs placements et des pertes enregistrées par des entreprises associées.

« Je ne suis pas un prophète et je ne peux pas dire où nous serons au 31 mars 2021, a dit M. LeBlanc, bien conscient qu’une deuxième vague d’infection à la COVID-19 pouvait changer la donne. En date d’aujourd’hui, nous avons récupéré la plupart des baisses de valeur (comptabilisées au 31 mars). »

IQ a fait valoir que sur trois ans, son rendement se maintenait à 3 %, en « adéquation » avec la cible gouvernementale.

L’an dernier, le bras financier du gouvernement a souligné avoir réalisé 1549 interventions financières pour des projets dont la valeur totalisait 6,4 milliards. Cela est un peu moins que les 1850 interventions pour des projets de 6,9 milliards de l’exercice 2018-2019, mais M. LeBlanc ne s’en est pas formalisé.

« Ce que l’on cherche à faire, ce n’est pas nécessairement le plus de projets, mais les plus pertinents et les plus porteurs », a dit le patron d’IQ.

L’an dernier, la société d’État a appuyé 86 projets d’investissements étrangers dans la province, une augmentation de neuf transactions par rapport à l’exercice précédent.

Conscient du fait qu’il est possible que la deuxième vague de la pandémie se traduise par un manque de liquidités pour un certain nombre d’entreprises, M. LeBlanc « ose croire que les projets porteurs vont continuer ».

Par l’entremise du Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE), il est encore possible de déployer 1 milliard des fonds réservés, selon le président-directeur général d’IQ.

M. LeBlanc, qui est entré en fonction en avril 2019, a vu sa rémunération globale s’établir à 483 685 $, ce qui tient compte d’un salaire de base de 465 385 $. Il n’a toutefois reçu aucune prime. Son prédécesseur, Pierre Gabriel Côté, qui a quitté trois mois plus tard, a eu droit à un salaire de 256 007 $, mais aucune indemnité de départ.