(Ottawa) Le gouvernement minoritaire du premier ministre canadien Justin Trudeau a facilement obtenu mercredi le feu vert de la Chambre des communes pour présenter un projet de loi portant sur la mise en œuvre du nouvel accord commercial nord-américain (AEUMC) avec les États-Unis et le Mexique.

La ratification finale de l’accord est du ressort du gouvernement, mais il doit au préalable être approuvé par le Parlement.

Le gouvernement étant minoritaire, il devait obtenir le soutien d’une ou plusieurs formations d’opposition pour présenter une motion autorisant le dépôt du projet de loi. Il doit être débattu dans les prochaines semaines avant un vote final à une date non encore établie.

La motion a été approuvée par 290 députés contre 28 lors d’un vote de confiance.

« Ce jour marque une étape importante dans la relation qui nous unit à nos plus importants partenaires commerciaux », a salué la vice-première ministre du Canada Chrystia Freeland, dans un communiqué, précisant que le gouvernement était « très heureux de passer à la prochaine étape » du processus de ratification.

Avant le vote, Justin Trudeau avait appelé les Communes à « ratifier rapidement » l’accord, « parce qu’on sait que les Américains et les Mexicains attendent que le Canada fasse son travail ».

Le président américain Donald Trump a promulgué mercredi l’AEUMC que le Mexique avait déjà ratifié en décembre.

L’AEUMC (appelé ACEUM au Canada) est une version modernisée du traité de libre-échange nord-américain (ALENA), longtemps décrié par l’hôte de la Maison-Blanche.

Donald Trump, qui avait qualifié l’ALENA de « pire accord commercial de l’histoire » des États-Unis en raison des destructions d’emplois qu’il a entraînées, avait imposé sa renégociation en août 2017.

À l’issue d’un marathon de tractations, l’AEUMC avait été signé par les trois pays concernés, dans sa version initiale, fin novembre 2018.

La Chambre des représentants américaine, à majorité démocrate, avait consenti à donner son aval le 19 décembre 2019, à l’issue de longues discussions avec l’administration Trump et au prix de nombreux amendements au texte initial.