Après avoir entamé l'année avec deux mois de gains au chapitre de l'emploi, l'économie canadienne a éliminé 7200 postes en mars, mais cela ne l'a pas empêché de connaître son meilleur trimestre de création d'emplois depuis la fin de 2017, a indiqué vendredi Statistique Canada.

La plus récente enquête de l'agence fédérale sur la population active a révélé que le taux de chômage était resté stable à 5,8 % le mois dernier.

Le déclin enregistré en mars fait suite à la création mensuelle nette de 66 800 emplois en janvier et de 55 900 en février - la meilleure séquence de deux mois pour commencer une année depuis 1981.

L'augmentation de l'emploi au cours des trois premiers mois de 2019 a été la plus vigoureuse pour un trimestre depuis celui des derniers mois de 2017.

« La fête devait prendre fin à un moment donné, parce que les données sur l'emploi au Canada ont dépassé d'autres indicateurs de la croissance économique, ce qui fait que le modeste repli de l'emploi en mars n'est pas très étonnant », a observé l'économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld.

Toute baisse prolongée de l'emploi serait un sujet de préoccupation pour le Canada, où l'emploi a été l'un des rares atouts récurrents dans une économie qui a montré des signes de ralentissement ces derniers mois.

Depuis mars 2018, le Canada a créé 331 600 emplois, soit une augmentation de 1,8 %, a précisé le rapport de Statistique Canada.

La disparition de 6400 emplois à temps plein est à l'origine de la majeure partie de la baisse enregistrée le mois dernier, a précisé l'agence.

Le nombre de postes d'employés dans le secteur privé a diminué de 17 300 le mois dernier, tandis que les postes du secteur public ont augmenté de 4200 et que le nombre de travailleurs autonomes a augmenté de 6000.

L'emploi chez les femmes âgées de 25 à 54 ans a connu une baisse de 47 600 postes, ce qui correspond à sa plus forte baisse d'un mois à l'autre depuis 1976, année où ces données ont commencé à être colligées.

La croissance annuelle du salaire horaire moyen pour l'ensemble des employés a été de 2,4 % en mars, contre 2,3 % en février. Pour les employés permanents, les salaires ont augmenté de 2,3 %, contre 2,25 % précédemment.

De nombreux experts s'attendaient à ce que l'étonnante vague de création d'emplois du début d'année ralentisse. Selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon, les économistes s'attendaient en moyenne à un gain de 1000 emplois.

L'emploi a progressé en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick et à l'Île-du-Prince-Édouard, alors qu'il est resté essentiellement stable dans les autres provinces.

Au Québec, l'emploi a peu varié en mars, aussi bien par rapport au mois précédent que par rapport à 12 mois plus tôt. Le taux de chômage était de 5,2 %.

Au Nouveau-Brunswick, le nombre d'emplois s'est accru de 3100, alors que le taux de chômage a diminué de 0,6 point de pourcentage, passant à 7,9 %. L'emploi a augmenté de 5300 dans la province depuis mars 2018.