L'imposition « inappropriée » de droits de douane sur l'acier et l'aluminium par les États-Unis comme levier dans les discussions au sujet du nouvel accord de libre-échange n'est plus nécessaire, car les trois pays nord-américains ont maintenant une entente, a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.

Mme Freeland a soutenu jeudi que l'existence des droits sur l'acier et l'aluminium rendait la ratification du nouveau pacte commercial non désirable pour de nombreux Canadiens, des propos qui jettent une incertitude supplémentaire sur le sort du nouvel accord commercial signé - mais pas encore ratifié - par le Canada, les États-Unis et le Mexique, l'automne dernier.

Donald Trump a utilisé un article de la loi américaine sur le commerce - l'article 232 - qui donne au président le pouvoir d'imposer des droits de douane pour des raisons de sécurité nationale, car il était frustré par la lenteur des négociations.

Même s'il était inapproprié pour les États-Unis d'utiliser l'article 232 comme outil de négociation, Mme Freeland a fait valoir que c'était maintenant un point discutable, car les trois pays ont fini de négocier l'accord.

« L'article 232 n'a jamais été conçu comme un outil pouvant être utilisé comme levier. C'est une utilisation très inappropriée de celui-ci », a déclaré Mme Freeland à Washington, jeudi, avant la réunion de l'OTAN. Mais elle a ajouté que les Américains « ont clairement dit que c'était l'intention » lorsqu'ils ont été imposés.

« Comment cela peut-il être pertinent aujourd'hui en ce qui concerne le Canada ? L'accord est conclu. Aucun autre levier n'est nécessaire », a déclaré Freeland.

« Donc, à la fois quand il est question de sécurité nationale et quand il s'agit de l'idée qu'il pourrait y avoir une sorte d'objectif de négociation servi par l'article 232, nous pensons vraiment que c'est sans fondement. »

La ministre a fait ces remarques au département d'État américain, où elle participait au 70e anniversaire de l'alliance militaire transatlantique de l'OTAN.

Mme Freeland a également rencontré mercredi soir le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, et des responsables ont déclaré qu'elle avait évoqué les tarifs dans cette conversation.