Le dirigeant de l'un des plus grands exportateurs canadiens de canola en Chine a prévenu mardi que si le pays continue de refuser les produits canadiens, il faudra trouver d'autres marchés, une tâche qui apparaît difficile.

Curt Vossen, de l'entreprise Richardson International, a tenu ces propos devant un comité parlementaire qui étudie le litige commercial entre le Canada et la Chine, qui a suspendu son permis d'exportation, ainsi que celui d'un autre grand exportateur, Viterra, en évoquant la présence de parasites.

Une troisième entreprise canadienne a également reçu un avis de non-conformité de la part de la Chine, mais rien n'indique que son permis a été révoqué, a confirmé mardi la ministre fédérale de l'Agriculture, Marie-Claude Bibeau.

Les mesures prises par la Chine pour étouffer les importations de semences de canola canadiennes sont considérées comme une mesure de représailles contre le Canada, à la suite de l'arrestation de la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou, à Vancouver, à la demande des États-Unis.

Les acheteurs chinois ne sont toujours pas disposés à acheter des semences de canola canadiennes et M. Vossen a déclaré qu'il ne saurait trop insister sur l'importance de trouver rapidement une solution à la querelle.

Si le litige se prolonge dans le temps, les entreprises n'auront d'autre choix que de trouver d'autres marchés, ce qui ne sera pas une tâche facile, a souligné le dirigeant de l'entreprise de Winnipeg.

« Bien que nous soyons optimistes à l'idée de trouver éventuellement d'autres marchés, ce ne sera pas un exercice sans douleur », a-t-il ajouté.

Les exportations de canola sont importantes pour le Canada et la Chine est son principal marché.

L'an dernier, la Chine avait importé l'équivalent de 2,7 milliards de graines de canola canadiennes. Les graines sont la matière première de l'huile de canola, largement utilisée pour la cuisson et dans certaines industries.

Alors que le gouvernement fédéral cherche une solution au différend avec la Chine, il tente de trouver de nouveaux marchés et les ministres du gouvernement Trudeau ont vanté les accords commerciaux récemment ratifiés par le Canada avec la région Asie-Pacifique et l'Union européenne.

Le gouvernement libéral a insisté sur le fait qu'il voulait trouver une solution scientifique au différend. La ministre Bibeau dit avoir envoyé une lettre à son homologue chinois pour demander d'envoyer une délégation d'experts en Chine pour examiner la question. Les responsables étudient également des options pour aider les agriculteurs à partir de programmes existants, a déclaré Mme Bibeau.