(Ottawa) L’économie canadienne a enregistré un fort gain de 81 100 emplois nets le mois dernier, essentiellement des emplois à temps plein, dans le secteur des services, obtenus par des jeunes.

Malgré cette hausse du nombre d’emplois, le taux de chômage est resté stable à 5,7 % puisqu’un plus grand nombre de personnes se sont mises à la recherche d’un emploi, a précisé Statistique Canada dans son rapport mensuel. Le taux de chômage reste ainsi proche de son plus bas niveau en quatre décennies.

L’augmentation mensuelle globale, la plus importante depuis la création de 106 500 emplois en avril, surpasse facilement les prévisions des économistes et fait suite à trois mois consécutifs de données relativement stables.

Les économistes s’attendaient à un gain net de 15 000 emplois et à un taux de chômage de 5,7 %, selon la firme de données financières Refinitiv.

La publication de ce nouveau rapport survient alors que l’économie nationale montre des signes de reprise depuis son ralentissement de l’hiver dernier. Le Canada a fait preuve de résilience face au ralentissement de la croissance mondiale et à l’accroissement des risques commerciaux.

Le rapport de Statistique Canada intervient également avant le début de la campagne électorale fédérale. Dans les semaines qui précéderont le vote du mois prochain, les Canadiens entendront souvent les partis politiques présenter leurs plans pour soutenir la meilleure création d’emplois et la meilleure économie possible.

Parmi les nouveaux emplois créés en août, 94 300 emplois ont été créés dans le secteur privé et 73 300 nouveaux emplois dans le secteur des services, a précisé l’agence fédérale dans son dernier rapport sur le marché du travail. La création d’emplois dans les services se concentrait dans des domaines tels que la finance, les assurances, l’immobilier, le commerce de détail et l’éducation.

Le rapport ajoute que 57 200 des nouveaux emplois étaient à temps partiel, tandis que le nombre d’emplois à temps plein a avancé de 23 800.

Pas moins de 42 000 des nouveaux postes étaient occupés par de jeunes travailleurs âgés de 15 à 24 ans, presque toutes des femmes. Le nombre d’étudiants d’été, qui prévoyaient retourner aux études après avoir travaillé entre mai et août, a augmenté de 5 % par rapport à 2018.

Au chapitre des données provinciales, les plus fortes hausses d’emplois ont été observées en Ontario et au Québec, tandis que les gains au Manitoba, en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick ont été moins importants.

Au Québec, l’économie a créé 19 700 emplois en août et le taux de chômage a reculé de 0,2 point à 4,7 %. En Ontario, la création de 57 800 emplois a fait retraiter de 0,1 point le taux de chômage, à 5,6 %.

Au Nouveau-Brunswick, 2300 personnes de plus travaillaient en août et le taux de chômage a peu varié, se fixant à 8,6 %. À l’Île-du-Prince-Édouard, le taux de chômage a augmenté, passant de 8,4 à 8,9 %. Il a aussi progressé en Nouvelle-Écosse, de 7,4 à 7,9 %.

Ralentissement des hausses salariales

« Avec des détails solides d’un bout à l’autre, il est difficile de ne pas aimer le rapport d’aujourd’hui », a écrit Brian DePratto, économiste principal à la TD, dans un rapport destiné à ses clients.

« Même le taux de chômage inchangé a une allure positive, du fait de la croissance de la population active. »

Depuis le mois d’août 2018, quelque 471 300 emplois ont été créés au pays – la majorité étant des emplois à temps plein. Cette croissance de 2,5 % survient alors que le nombre d’heures travaillées a augmenté de 1,2 % au cours de la même période.

Le rapport a également montré que la croissance des salaires avait ralenti en août. La croissance moyenne des salaires horaires d’une année à l’autre a ainsi été de 3,7 % le mois dernier, en baisse par rapport à celle de 4,5 % enregistrée en juillet, qui était la plus forte hausse mensuelle depuis janvier 2009.

La croissance des salaires, l’une des données surveillées par la Banque du Canada, avait été de 3,8 % en juin et de 2,8 % en mai. La lecture des pressions salariales sous-jacentes de la banque centrale a montré des signes de vigueur ces derniers mois.

Brendon Bernard, économiste chez Indeed Canada, a estimé que si les salaires avaient légèrement ralenti en août, ils « continuaient à enregistrer un rythme soutenu ».

« Cela correspond à d’autres indicateurs salariaux suggérant que les chèques de paie commencent à augmenter », a poursuivi M. Bernard.

Les économistes s’attendaient à 15 000 emplois supplémentaires et à un taux de chômage de 5,7 %, selon la firme de données sur les marchés financiers Refinitiv.