(Paris) Le géant du pneu Michelin a confirmé mercredi ses objectifs annuels et publié un chiffre d’affaires en hausse de 11,3 % à 5,809 milliards d’euros au premier trimestre malgré un marché défavorable.

Le consensus médian établi par Facset visait un chiffre d’affaires de 6,01 milliards d’euros.

À taux de change constants, les ventes ont progressé de 9,3 % de janvier à mars par rapport à la même période de l’an dernier.

Elles ont notamment bénéficié des récentes acquisitions du britannique Fenner et du canadien Camso, qui ont plus que compensé la déconsolidation de la filiale TCi, apportée pour créer une coentreprise avec le japonais Sumitomo en Amérique du Nord.

L’augmentation des prix a contribué à hauteur de 1,3 point à la croissance du chiffre d’affaires trimestriel et l’évolution de la nature des produits (Michelin a notamment entrepris de se concentrer sur des pneus à plus forte valeur ajoutée) à hauteur de 0,7 point. Cela compense largement la baisse des volumes vendus (-0,5 point).

« Dans des marchés difficiles, l’exposition du groupe à différents secteurs de l’économie permet une fois encore de démontrer sa résilience et de confirmer sa “guidance” 2019 » (ses prévisions, NDLR), a commenté le président de Michelin Jean-Dominique Senard, cité dans un communiqué.

Le groupe clermontois prévoit pour l’ensemble de l’année « une croissance des volumes en ligne avec l’évolution mondiale des marchés » et une hausse du résultat d’exploitation, à taux de change constants et sans compter la contribution de Camso et Fenner, estimée à 150 millions d’euros.

Le résultat opérationnel des activités courantes, dit « résultat opérationnel des secteurs », avait atteint 2,77 milliards d’euros en 2018.

Le chiffre d’affaires est en progression de 0,2 % à 2,788 milliards d’euros pour l’automobile. Dans un marché en baisse de 2 % – fortement affecté par le recul de la demande pour les pneus de « première monte » destinés aux véhicules neufs (-8 %), entraîné par la Chine –, Michelin dit limiter la baisse des volumes écoulés à 1,6 %, et « consolide ainsi sa part de marché ».

Les ventes du secteur routier ont progressé de 5,3 % à 1,550 milliard pour le transport routier « dans des marchés en léger retrait », grâce en particulier au développement des offres de service et à une montée en gamme.

Quant aux activités de spécialités, elles ont progressé de 52,8 % à 1,471 milliard, fortement soutenue par l’intégration de Camso et Fenner.

À périmètre constant, ce secteur affiche une croissance de 4,6 % de ses ventes, soutenue par une hausse des prix combinée à une stabilité des volumes et un effet de changes favorable. Les produits miniers et pneus pour avions ont particulièrement bien marché sur le trimestre.

Les marchés des pneus pour automobiles (« tourisme camionnette ») devraient selon la direction « afficher une évolution contrastée » cette année, avec une poursuite de la baisse pour les pneus de « première monte » et une croissance modérée pour le remplacement. Les marchés des pneumatiques pour camions sont attendus « en léger recul », tandis que ceux des secteurs miniers, des avions et des deux roues devraient « rester dynamiques ».  

Michelin attend aussi en 2019 des effets de change légèrement favorables et un impact négatif d’environ 100 millions d’euros sur le résultat d’exploitation lié à la hausse des cours des matières premières.

Le directeur général exécutif Florent Menegaux doit prendre en mai la présidence du groupe pour succéder à Jean-Dominique Senard, qui est devenu en janvier président du conseil d’administration de Renault et cumule les deux fonctions depuis.