Le grand patron du Conseil de radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) s'est étonné mercredi de la décision de Rogers et de Shaw d'abandonner leur service de vidéo sur demande Shomi - une plateforme qu'il a qualifiée d'«avenir du contenu».

Dans le texte d'un discours qu'il devait livrer mercredi à Ottawa, le président du CRTC, Jean-Pierre Blais a dit avoir eu un «choc» lorsqu'il a appris que de si gros joueurs de l'industrie jetaient l'éponge par rapport à ce projet, «seulement deux ans après son lancement».

Rogers Communications et Shaw Communications ont annoncé à la fin septembre que Shomi mettrait fin à ses activités à la fin novembre. Le service avait été lancé en novembre 2014.

M. Blais s'est notamment demandé si les grandes entreprises du secteur des télécommunications n'étaient pas «trop habituées à recevoir un loyer mensuel de leurs abonnés dans un écosystème protégé, alors qu'(elles) devraient se retrousser les manches et bâtir une entreprise sans protection et libre d'intervention réglementaire».

Shomi s'était rapproché de la barre des 900 000 abonnés avant que les deux groupes de télécommunications ne décident de sa fermeture.

Entre-temps, Bell Média, qui a lancé sa plateforme CraveTV en décembre 2014, a indiqué plus tôt en novembre que son service avait franchi le cap du million d'abonnés. Malgré tout, le service de Bell aura encore fort à faire avant de rattraper Netflix. Solutions Research Group, une firme de recherche en consommation établie à Toronto, évalue que le géant américain de la vidéo sur demande compte environ cinq millions de ménages abonnés au Canada.

Rogers n'a pas voulu commenter au sujet des déclarations de M. Blais, tandis que Shaw n'a pas répondu à une demande de commentaires.

M. Blais devait prononcer son discours dans le cadre du congrès annuel de la section canadienne de l'Institut international des communications.