Deux multimilliardaires russes, Mikhaïl Fridman et Alicher Ousmanov, ont investi pour plusieurs centaines de millions de dollars au total dans le service américain controversé de réservation de voiture avec chauffeur Uber, a-t-on appris vendredi auprès de leurs sociétés respectives.

Le fonds LetterOne de M. Fridman a annoncé dans un communiqué un «investissement stratégique de 200 millions de dollars US» dans la société dont l'application permettant de réserver un chauffeur provoque la colère des taxis à travers le monde.

«Nous pensons que la direction talentueuse d'Uber possède la vision et le talent nécessaires pour faire de la société l'une des entreprises les plus importantes au monde dans le secteur de la technologie», a souligné M. Fridman, cité dans le communiqué.

Ce fonds de 25 milliards de dollars US (35 milliards CAN) basé au Luxembourg n'a pas précisé quelle part du capital il avait achetée ni la valorisation correspondante. Cet été, le Wall Street Journal évoquait un tour de table avec des investisseurs valorisant Uber à plus de 50 milliards de dollars US (70 milliards CAN).

Le directeur général d'Uber, Travis Kalanick, cité dans le même communiqué, a de son côté souligné compter sur «la connaissance des marchés émergents de LetterOne».

Mikhaïl Fridman, 51 ans, dont la fortune est estimée par le magazine Forbes à plus de 13 milliards de dollars US (18 milliards CAN), est notamment présent dans la banque (Alfa), mais aussi les télécoms et l'énergie.

Une source proche de la société USM d'Alicher Ousmanov, qui contrôle notamment le portail Mail.ru ou le réseau social VK, a indiqué à l'AFP que la société avait investi «plusieurs dizaines de millions de dollars» dans Uber, confirmant des informations récentes de la presse russe.

M. Ousmanov, 62 ans, considéré il y a quelques années comme l'homme le plus riche de Russie avant d'être détrôné, est présent dans la métallurgie et les télécoms, mais il avait investi aussi dans le réseau américain Facebook à ses débuts.

Uber est implanté à Moscou, où il est en concurrence avec d'autres services de taxis sur smartphones pionniers sur ce segment comme l'agrégateur du géant internet Yandex. Il a récemment trouvé un accord avec les autorités municipales pour encadrer son activité qui doit encore être officiellement signé.