Deux médecins du magnat des médias américain Sumner Redstone vont devoir témoigner sur son état de santé, mais pas dans l'immédiat le vieillard lui-même, qui à 92 ans contrôle toujours les groupes Viacom et CBS, a décidé lundi un juge californien.
Cette décision entre dans le cadre d'un recours judiciaire déposé par une des proches du magnat tombée récemment en disgrâce, Manuela Herzer, qui affirme qu'il n'est plus qu'un «fantôme vivant» aux capacités mentales déclinantes.
L'argument est rejeté par les avocats de M. Redstone, qui accusent Mme Herzer d'avoir des visées financières, et qui se sont félicités lundi.
«Le jugement d'aujourd'hui assure que M. Redstone sera laissé en paix pendant que le tribunal entendra directement ses médecins dire que la procédure est inutile. Mme Herzer affirme qu'elle veut protéger M. Redstone, quand toutes ses actions démontrent son mépris pour son bien-être», a indiqué Gabrielle Vidal du cabinet Loeb & Loeb, qui représente le magnat.
Outre les deux médecins, l'un des avocats de Mme Herzer, Pierce O'Donnell, affiche son intention d'auditionner «bientôt à New York» le directeur général de Viacom, Philippe Dauman, qui a remplacé Mme Herzer comme légataire pour les décisions concernant la santé du magnat. La procédure judiciaire porte justement sur les conditions de ce changement, et notamment la capacité de M. Redstone à en comprendre les conséquences.
Les avocats de M. Redstone affirment pour leur part que l'audition de M. Dauman est «une possibilité» dans le futur, mais qu'elle n'a pas été ordonnée pour l'instant par le juge. Contacté par l'AFP, Viacom n'a pas répondu dans l'immédiat.
Sumner Redstone préside toujours officiellement le conseil d'administration de Viacom et d'un autre grand groupe de médias américain, CBS, mais il n'est plus apparu en public depuis plusieurs mois, ce qui suscite d'importantes spéculations sur son état de santé, a fortiori vu les incertitudes sur sa succession au sein des deux groupes.
Cela tombe par ailleurs à un mauvais moment pour CBS et Viacom, qui comme le reste des grands groupes de télévision américains doivent faire face au virage numérique et à la montée de la vidéo en ligne.