Le deuxième plus important actionnaire de Valeant s'attend à ce que la pharmaceutique sorte de son mutisme pour répondre aux questions concernant les récentes controverses qui ont fait plonger son action.

L'entreprise établie à Laval tiendra mardi matin une conférence téléphonique, notamment pour détailler son plan de transition depuis qu'elle a rompu ses liens avec la pharmacie américaine Philidor, spécialisée dans les commandes postales.

D'ici la fin de l'année, Valeant tiendra aussi une journée d'investisseurs en plus de mettre à jour ses prévisions. La société doit également participer à une audience du Sénat américain le 9 décembre concernant des hausses vertigineuses du prix de certains médicaments.

Bill Ackman, de Pershing Square Capital, a estimé mardi que ces événements permettront à la pharmaceutique de restaurer la confiance auprès des actionnaires.

«Je crois que cela va apaiser les craintes», a-t-il dit au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter du quatrième trimestre du fonds d'investissement new-yorkais au cours de laquelle il a réitéré une fois de plus sa confiance à l'égard de Valeant.

Selon lui, la multinationale a été victime d'une tempête déclenchée par un rapport publié par la firme Citron Research, ce qui a incité de nombreux investisseurs à se départir de leurs actions.

Dirigée par un vendeur à découvert, cette firme américaine accusait Valeant d'avoir créé un réseau de «pharmacies fantômes» afin de gonfler artificiellement ses ventes.

«Il y a vraiment eu un vent de panique créé par une série d'événements qui, même s'ils n'étaient pas reliés, ont incité les investisseurs à vendre», a analysé l'investisseur activiste.

La direction de Valeant n'a toutefois pas répondu de façon adéquate, a ajouté M. Ackman, qui croit que la société - qui a également reçu des citations à comparaître aux États-Unis - aurait pu faire preuve d'une plus grande transparence.

«Le fait de tenir une conférence téléphonique demain (mardi) est un pas dans la bonne direction», a-t-il dit.

L'investisseur bien connu du milieu des affaires a estimé que la stratégie de relations publiques de Valeant est actuellement à l'origine de la moitié des problèmes de la compagnie.

Pershing Square Capital - qui a investi 12 % de son portefeuille dans Valeant - s'attend à ce que l'entreprise identifie prochainement un nouveau partenaire pour remplacer Philidor afin de livrer des produits et médicaments dont la valeur est estimée à près de 800 millions de dollars américains.

M. Ackman croit que la pharmaceutique a contacté plusieurs compagnies afin de remplacer le rôle de Philidor, qui permettait de livrer des médicaments sans passer par le réseau plus traditionnel des pharmacies.

Pershing Square Capital dit avoir mené un sondage aux États-Unis qui démontre que plusieurs médecins apprécient les services de livraison comme celui de Philidor puisqu'ils permettent aux patients de payer moins cher.

Même si Valeant fait actuellement les manchettes pour les mauvaises raisons, le fonds d'investissement estime que la pharmaceutique demeure une bonne occasion d'investissement à long terme.

L'action de Valeant a perdu près de 70 % depuis son sommet de 347,84 $ atteint en août dernier. En après-midi, à la Bourse de Toronto, le titre de l'entreprise cotait à 113,06 $, en hausse de 3,54 %, ou 3,87 $