Sans tambour ni trompette, Québecor a officiellement débranché hier l'une des plus vieilles institutions du web québécois, la Toile du Québec.

Plus dans la course

«Au Québec maintenant, 90% de l'achalandage des moteurs de recherche va vers de gros joueurs comme Google, a expliqué hier le porte-parole de Québecor, Martin Tremblay. Il ne reste de place pour personne.»

La fermeture ne devrait entraîner aucun licenciement.

Réaction ambiguë

Pour l'un des cofondateurs de la Toile, Yves Williams, la nouvelle suscite une réaction ambiguë. «C'était devenu un vieux répertoire de sites mal fait, pas entretenu. Canoë a abandonné assez vite après l'avoir acquis.»

Occasion ratée

L'autre cofondateur, Chrystian Guy, regrette surtout l'occasion ratée. «La fermeture est une bonne décision d'affaires en novembre 2014, mais il y avait d'autres opportunités à explorer il y a quelques années. J'avais moi-même suggéré un plan d'affaires et je me suis fait revirer de bord très sèchement.

«J'ai aussi l'impression qu'on a fait ça en quatrième vitesse à l'approche du 20e anniversaire pour ne pas avoir à en faire une cérémonie.»

19 ans

La Toile du Québec aurait fêté son 20e anniversaire en avril prochain.

2 milliards

Débarquée en Bourse en septembre 1999 à un prix de 75 cents, l'action de l'entreprise mère de la Toile du Québec, Netgraphe (symbole: WWW), la première «dotcom» québécoise, sera portée par la bulle spéculative qui prévaut alors jusqu'à un sommet de 20,70$. Sa capitalisation boursière dépasse alors les 2 milliards de dollars.

Un legs

La Toile ne disparaîtra pas complètement. Un bref historique visuel a été mis en place à son ancienne adresse (www.toile.com).

«Nous nous considérons tributaires d'un certain monument du web québécois, affirme M. Tremblay. On ne voulait pas simplement fermer le site. C'est important de rappeler qu'il a été un pionnier au milieu des années 90.»