L'Union des artistes (UDA), la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC) ainsi que l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ) se disent déçues d'une décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Quatre jours après que l'organisme public a approuvé la vente de sept chaînes de télé spécialisées de Bell Média (Astral) à Corus, des artistes, réalisateurs et auteurs québécois déplorent le fait que le CRTC n'exige pas une hausse de la commande de productions originales francophones de Télétoon Canada, touchée par la décision. «La production en animation est non seulement en déclin au Québec, mais on n'en fait plus, soutient Yves Légaré, directeur général de la SARTEC. Souvent, on a droit à des productions en anglais traduites ici.»

La SARTEC dénonce la situation depuis 2005, année du dépôt d'un mémoire rédigé conjointement avec l'UDA. Avec l'ARRQ, l'UDA et la SARTEC demandaient une production d'au moins 26 demi-heures de séries d'animation originales francophones par an. «Il y a très peu de contrats pour nos auteurs ici, dit Yves Légaré. On avait entre autres demandé de scinder la licence de Télétoon en deux.»

Dans un communiqué, les trois regroupements ajoutent que, selon eux, «la demande de transfert de Télétoon à Corus témoigne d'une insensibilité à sa dimension francophone et d'une absence de préoccupations en regard d'un meilleur équilibre régional de la production d'animation au Canada». «À notre avis, la décision du CRTC fait fi de nos recommandations, ainsi que celles de maints intervenants, et fait preuve d'un désintéressement à l'égard de l'impact du service francophone de Télétoon.»

L'accord du CRTC pour la vente des chaînes de télé touche aussi Séries", Historia et Cartoon Network. Mais, aux yeux des regroupements, Télétoon est le principal «déclencheur de productions télévisuelles en animation au Canada et joue un rôle primordial dans le secteur».

Cela dit, la semaine dernière, on apprenait que le CRTC exige que Corus s'entende avec l'Alliance des producteurs francophones du Canada et que le chevauchement de la programmation entre ses chaînes YTV et Télétoon n'excède pas 10%.