Confronté à une forte pression sur les prix, comme tous les grands groupes pharmaceutiques, le laboratoire suisse Novartis (NVS) a annoncé mardi un programme drastique de réductions des coûts se traduisant par la suppression de 2000 emplois, principalement en Suisse et aux États-Unis.

Le groupe a annoncé ces réductions d'emploi en même temps que ses résultats financiers du troisième trimestre, qui sont en hausse.

Ainsi, le chiffre d'affaires a progressé de 18% à 14,84 milliards de dollars (+18%) et le bénéfice net de 7% à 2,49 milliards. Hors éléments exceptionnels, le résultat a progressé de 12% à 3,539 milliards.

Selon Joseph Jimenez, directeur général de Novartis, «l'étendue de notre portefeuille d'activités nous a permis une fois de plus d'enregistrer au troisième trimestre d'excellents résultats financiers».

Cependant, a-t-il ajouté: «pour renforcer notre avenir, nous avons accéléré le rythme des mesures visant à réduire notre base de coûts au cours des prochaines années».

Au total, Novartis va supprimer 2000 de ses 121 000 emplois dans le monde, dont 1100 en Suisse, soit un emploi sur 12, et 900 aux États-Unis.

En outre, Novartis va délocaliser 700 emplois actuellement situés en Suisse et aux États-Unis vers des pays à bas coûts, comme la Chine, et «d'autres pays» non précisés.

Ce programme va se dérouler sur un laps de temps compris entre trois et cinq ans.

«La Suisse est un pays où les salaires sont très élevés, la pilule est amère pour les Suisses», a déclaré à l'AFP un analyste de la Banque cantonale de Zurich.

Obligée de réduire ses coûts, pour faire face à la pression sur les prix, selon M. Jimenez, Novartis a donc choisi de tailler dans les effectifs des pays où la masse salariale est la plus pesante.

Roche, le concurrent suisse de Novartis, avait déjà annoncé l'an dernier des coupes drastiques dans ses effectifs, et «on attendait que Novartis suive un jour ou l'autre», a ajouté l'analyste.

En Suisse, Novartis va supprimer quelque 760 emplois à Bâle, où travaillent de nombreux frontaliers allemands et français, et 320 emplois à Nyon, près de Genève.

Selon un porte-parole de Novartis, les postes supprimés aux États-Unis concernent le site de Novartis-Pharma, dans le New Jersey.

Dans le secteur pharmaceutique, les entreprises sont confrontées à des coûts de production et de recherche de plus en plus élevés, ainsi qu'à une pression sur les prix des médicaments, émanant des autorités.

Concernant plus particulièrement la Confédération, la force du franc suisse, qui rend les produits fabriqués localement plus chers à l'exportation, a également pesé sur la décision de supprimer des emplois, selon les milieux financiers.

À la Bourse suisse, les investisseurs ont accueilli avec scepticisme les résultats de Novartis, qui ont déçu.

«Nous nous attendions à une meilleure rentabilité», a indiqué un analyste, qui avait tablé sur 2,8 milliards de dollars de résultat net, au lieu des 2,5 milliards annoncés.

Du coup, l'action Novartis était sous pression mardi, en net recul, dès l'ouverture de la Bourse, qui s'est poursuivi ensuite en cours de séance.

Ce matin, l'action Novartis, qui a ouvert en repli de 0,97%, perdait 2,41% à 50,55 francs suisses, alors que l'indice SMI de la Bourse suisse reculait de seulement 0,50%.