Battre la Bourse à son propre jeu, c'est le rêve de tout investisseur, petit ou grand. C'est aussi ce que promet la technologie conçue par la société montréalaise BlueTrader.com, qui mise sur le nombre croissant de foyers nord-américains préférant gérer leurs placements eux-mêmes sur l'internet pour faire sa propre fortune.

En échange d'une mensualité d'au moins 40$, BlueTrader se propose d'être l'as dans la manche de ceux qui aiment jouer à la Bourse. En ratissant les rapports trimestriels de sociétés publiques, en analysant de près les gestes de grands investisseurs et en suivant le cours d'indices bien précis, l'entreprise pense pouvoir fournir aux petits et grands investisseurs l'information qui leur permettra de s'offrir une retraite dorée.

Dans des simulations faites avec les données des huit dernières années, BlueTrader génère un peu plus du double du rendement moyen de l'indice S&P. Son truc: une analyse particulièrement sophistiquée des données provenant du NYSE, d'AMEX et du NASDAQ.

Godot Huard, cofondateur et actuel dirigeant de BlueTrader, n'en est pas à ses premières armes technologiques: sa création précédente faisait dans le traitement de données informatiques. Deux années de tests et de mises au point permettent à BlueTrader d'appliquer une technologie similaire au secteur financier.

«Toutes les données sur la Bourse qui alimentent notre système sont publiques. Ce que nous faisons, c'est appliquer une modélisation financière inaccessible à la plupart des gens. Mettre ces informations dans leurs mains a le potentiel de changer les choses de façon importante», explique Stephen Walsh, associé fondateur de BlueTrader.

Gestion de placements en ligne: les Canadiens se lancent

BlueTrader n'est pas le seul service en son genre sur l'internet. On en trouve même qui prennent la forme d'applications pour téléphones intelligents: certains ne font que reproduire les rapports trimestriels et les attentes des analystes, d'autres suivent de près les transactions des initiés, des dirigeants d'entreprise et des grands investisseurs.

En général, ils misent surtout sur un facteur important pour faire de l'argent: le nombre croissant de ménages délaissant les institutions traditionnelles en optant pour la gestion sur l'internet de leurs placements. Ce n'est pas pour rien si les grandes banques offrent toutes des services web de gestion de portefeuille: c'est une tendance forte, partout dans le monde.

Le Canada n'échappe pas au phénomène: la croissance du nombre de Canadiens qui font des transactions sur la Bourse en passant par l'internet est en pleine explosion. Depuis cinq ans, 1,54 million de foyers se sont branchés à l'un ou l'autre de ces services web. Ils seront 73% plus nombreux à le faire en 2012 qu'ils l'étaient en 2007, selon la firme de recherche Forrester.

En Amérique du Nord, ce sont un peu plus de 8 billions de dollars (8000 milliards) qui sont ainsi placés directement sur les marchés par des particuliers, confortablement assis dans leur salon.

Les chercheurs de Forrester voient évidemment là un potentiel d'affaires intéressant: faisant des transactions à partir de la maison, ces internautes ont besoin d'une information leur permettant de prendre des décisions éclairées avec leur argent. «C'est une croissance soutenue qui crée une nouvelle occasion d'affaires: desservir ces investisseurs en ligne», écrivent Bill Doyle et Eric Dolan, qui ont réalisé l'étude pour Forrester.

BlueTrader, elle, veut combler ce besoin: «Nous préférons laisser les outils transactionnels aux firmes spécialisées. Notre objectif est de devenir la principale source d'analytique boursière pour tous les investisseurs», dit M. Walsh.

Pour joindre notre collaborateur: alain.mckenna@lapresse.ca