NRJ, réseau musical, humoristique et... sportif? En cette première année de collaboration en diffusion avec les Alouettes, les stations d'Astral n'auraient pu souhaiter meilleur dénouement: la Coupe Grey à l'équipe de football de Montréal. Comme avec CKAC l'an dernier. «On souhaite évidemment que ce soit jamais deux sans trois», souligne Chloé Boissonnault, directrice, communications-marketing, d'Astral.

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Pour la saison 2010, on rappelle que les Alouettes de Montréal n'ont pas renouvelé leur partenariat de diffusion radiophonique avec CKAC, mais ont plutôt signé un contrat de trois ans avec NRJ. «La proposition d'affaires de Corus (propriétaire de CKAC) ne respectait pas nos objectifs, soutient Claude Rochon, vice-président, marketing et communications, des Alouettes. On a besoin d'un réseau à travers le Québec; ce que Corus pouvait nous offrir, mais avec les stations Souvenirs garantis qui rejoignent une clientèle plus âgée. On veut plutôt développer notre base d'amateurs en rejoignant les 18-34 ans.»

RDS, diffuseur officiel des matchs de football des Alouettes à la télévision, se réjouit du 1,019 million de téléspectateurs obtenu lors de la finale de dimanche soir et des 553 000 pour la finale de l'Est de la semaine dernière. NRJ peut-elle en faire autant?

De juin à octobre, le 94,3 FM de Montréal, par exemple, a attiré une moyenne de 110 000 auditeurs par partie (source BBM). «D'un niveau marketing, j'en tire toutefois un bilan totalement positif, commente Chloé Boissonnault. NRJ est associée à une marque extrêmement forte qui rejoint une cible similaire, soit les hommes de 25-34 ans. Ce partenariat nous a aussi ouvert des portes, car on a un accès inespéré aux joueurs. On peut pousser à la limite ce partenariat.»

«On n'a jamais pensé d'abord en termes de cotes d'écoute, affirme Sylvain Simard, directeur de contenus de NRJ 94,3 FM, station associée en fait aux Alouettes sur une base promotionnelle depuis 1997. Ce sera un travail de longue haleine. La diffusion, c'est nouveau pour nous. Les gens n'ont pas en tête que NRJ peut faire du sport. Et c'est difficile de bâtir des habitudes d'écoute.»

Si les équipes de la Ligue canadienne de football peuvent chacune tirer des revenus de 1,2 million de dollars grâce à l'entente de diffusion RDS-TSN, les Alouettes en obtiennent moins avec celle de NRJ qui parle plutôt de partenariat d'échanges. «On obtient un droit pour les espaces commerciaux que nous vendons aux annonceurs», précise Claude Rochon. À Montréal, la valeur média pour un espace publicitaire de 30 secondes est estimée à 370$.

Par ailleurs, ni NRJ ni la direction des Alouettes ne s'attendait à une écoute totale de chacun des 20 matchs des Alouettes. «Honnêtement, à la maison un partisan regarde la télé, explique Claude Rochon. Donc, avec NRJ, on rejoint les gens en transit et au travail. À la radio, on a une clientèle plus flottante.»

Pour les années à venir, Claude Rochon mise sur la téléphonie mobile et les réseaux sociaux pour accroitre davantage la visibilité des Alouettes (voir capsule). De son côté, NRJ espère consolider son positionnement sport, sans s'aliéner sa clientèle d'abord friande de musique et d'humour. Pour cette première saison de diffusion, la station a notamment embauché à temps plein un journaliste sportif. «Il ne faut pas perdre de vue que notre positionnement est musical et humoristique, note Chloé Boissonnault. On ne fait pas du talk radio tous les jours. Le sport est une valeur ajoutée.»

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La radio sur les téléphones intelligents

Astral Media a conclu une entente de trois ans avec UBCMedia Group de l'Angleterre. Celle-ci permettra d'étendre ses services radiophoniques aux BlackBerry, iPhone et Android au Canada. On parle de contenu radio en continu, d'achat de chansons, de communications avec les animateurs radio et de participation à des concours notamment, et ce, dès 2011. L'entente touche les 83 stations d'Astral.