Tous les avocats québécois devront bientôt retourner sur les bancs d'école.

Tous les avocats québécois devront bientôt retourner sur les bancs d'école.

À compter d'avril 2009, les membres du Barreau du Québec devront suivre une formation continue obligatoire à raison de 30 heures tous les deux ans. S'ils ne s'exécutent pas, ils pourraient perdre leur droit de pratique - une première au Canada.

«Ça devenait essentiel en 2008, dit Me Gérald Tremblay, le nouveau bâtonnier du Québec. Nous ne pouvons plus accepter qu'un avocat pratique pendant 20 ans sans faire de formation, même s'il fait un excellent travail. Il faut garder ses méninges occupées.»

Le Barreau du Québec fait peut-être figure de pionnier au Canada, 43 des 52 barreaux américains, dont ceux de New York et la Californie, obligent déjà leurs avocats à suivre de la formation continue. Les avocats britanniques, français et allemands doivent aussi retourner régulièrement sur les bancs d'école sous peine de sanction.

«Nous ne nous sommes pas occupés de la question de la formation continue aussi rapidement que d'autres barreaux car nous ne pensions pas qu'il y avait un problème, dit Me Tremblay. Comme disait le président Lyndon Johnson: if ain't broken, why fix it.»

Outre les cours offerts par le Barreau, les avocats pourront suivre des cours universitaires, parfois même dans un autre domaine que le droit s'il y a un lien avec son champ de pratique. Les séances de formation organisées par les cabinets d'avocats seront aussi admissibles. Tous les cours devront être approuvés par le Barreau du Québec, qui peaufine actuellement sa liste de critères.

«Nous voulons une approche souple, dit Me Tremblay. Nous voulons notamment privilégier la cyberformation, une solution intéressante pour les avocats qui pratiquent en région.»

Le Barreau du Québec soutient que la formation continue obligatoire ne deviendra pas une source de financement additionnelle. «Notre but, c'est de couvrir nos dépenses», dit Me Tremblay.

Au Québec, plusieurs ordres professionnels - les comptables agréés, les notaires, les architectes mais pas les médecins - forcent déjà leurs membres à suivre une formation professionnelle obligatoire.