Pour cette entreprise de Rivière-du-Loup, la compétition fait place à la collaboration, afin de contrer la hausse du prix de l'essence.

Pour cette entreprise de Rivière-du-Loup, la compétition fait place à la collaboration, afin de contrer la hausse du prix de l'essence.

«La partie du budget consacré au prix de l'essence a doublé. Il fallait trouver une solution pour tenter d'économiser», explique Daniel Bossé. Ce dernier a pensé proposer un partage avec d'autres transporteurs.

«Dans le contexte, l'idée a été très bien reçue. Depuis deux mois, nous nous affilions avec d'autres transporteurs pour con-solider les voyages et ainsi réduire les coûts d'exploitation.» Par exemple, si un camion d'une autre compagnie part de Québec pour se diriger vers Rivière-du-Loup à moitié chargé et que le camion de Pelber, qui fait le même trajet, est aussi à moitié chargé, une entente est conclue pour disposer l'ensemble des marchandises dans le même camion.

«Auparavant, ce genre de collaboration n'était pas fréquente, compétition oblige. Mais je crois que c'est une recette gagnante», poursuit M. Bossé. Évidemment, les marchandises doivent être compatibles. «Nous ne mélangeons pas de cargaisons réfrigérées. Par contre, nous pouvons le faire avec de l'alimentation sèche. Des pièces d'automobile et des ordinateurs peuvent aussi être disposés dans le même véhicule sur le même voyage.»

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D'autres compagnies ont convenu de réduire leur flotte de camions. C'est le cas chez Transport Alain Normand, de Saint-Antonin. «Si ça continue comme ça, nous ne pourrons pas tenir deux ans», dit M. Alain Normand. «Il n'y a pas si longtemps, 20 % de notre budget était consacré à l'essence. Maintenant, c'est 46 %. Une partie petite est facturée au client, mais nous ne pouvons charger la totalité.»

L'an dernier, 22 camions faisaient la livraison aux États-Unis et quatre au Québec, dans l'Ontario et les Maritimes. "Nous en avons un de moins dans ce dernier créneau et 14 plutôt que 22 qui font la navette vers les États-Unis. Nous développons une nouvelle clientèle plus près, notamment au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, où le volume de transport a doublé, passant de 10 % à 20 %."

Chez Déménage et Livre Tout, du parc industriel de Rivière-du-Loup, spécialisé dans le service de livraison de messagerie et de colis, le prix de l'essence a aussi un impact important. «Ça nous coûte entre 10 000 $ et 12 000 $ de plus par mois, affirme Richard Bérubé, et nous devons absorber au moins 50 % du coût de l'essence. Nous compensons en livrant des volumes plus importants de marchandises à proximité. Quotidiennement, notre flotte de 30 voitures livre au bas mot 4000 colis. Ça aide».