Profitant de la manne qui s'est abattue sur le Québec à la suite du budget fédéral, le chef libéral Jean Charest s'est engagé, mardi, à affecter tout l'argent neuf reçu d'Ottawa à des baisses d'impôts pour les contribuables de la classe moyenne.

Profitant de la manne qui s'est abattue sur le Québec à la suite du budget fédéral, le chef libéral Jean Charest s'est engagé, mardi, à affecter tout l'argent neuf reçu d'Ottawa à des baisses d'impôts pour les contribuables de la classe moyenne.

Prenant la parole devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Charest a dévoilé ce qu'il comptait faire, s'il est reporté au pouvoir, des 700 millions $ en argent neuf consentis au Québec par le gouvernement fédéral. La totalité de la somme ira à réduire les impôts des contribuables québécois de la classe moyenne, ce qui représenterait une baisse d'environ 750 $ par famille, par an, dès le 1er janvier 2008.

M. Charest a aussi annoncé qu'il hausserait les seuils de revenus imposables à compter du 1er janvier 2008.

Dans le budget présenté tout juste avant le déclenchement des élections, le 20 février dernier, le gouvernement de Jean Charest s'était engagé à réduire les impôts pour une somme équivalente à 250 millions $, portant la totalité des promesses d'impôts des libéraux à 950 millions $.

Combinée à l'annonce de mardi, M. Charest reprend essentiellement la promesse non-tenue de sa campagne de 2003 de réduire les impôts d'un milliard de dollars.

Pour illustrer leur nouvelle promesse, les libéraux ont donné les exemples suivants: une famille de deux enfants disposant d'un seul revenu de 65 000 $ par année verrait son fardeau fiscal réduit de 750 $ par année; une famille de deux enfants disposant de deux revenus totalisant 100 000 $ de 650 $; et une famille monoparentale avec un revenu de 75 000 $ de 950 $.

M. Charest a prétendu que l'allégement fiscal qu'il prévoit permettra au Québec de se hisser au cinquième rang des provinces canadiennes les moins imposées. «C'est maintenant à la classe moyenne qu'il faut penser», a-t-il soutenu.

Il faut noter que plus de 40 pour cent de Québécois, soit ceux qui gagnent 29 875 $ ou moins, ne sont pas touchés par ces baisses d'impôt; elles ne touchent que les classes dites «moyennes».

Le chef libéral a lancé cette bombe le jour même où l'Action démocratique de Mario Dumont a rendu public le cadre financier de ses engagements électoraux.

Grâce au budget fédéral

Lundi, le gouvernement fédéral présentait son budget dans lequel il s'engage à verser 2,3 milliards $ de plus en transferts et péréquation au Québec, pour l'an prochain.

De cette somme, M. Charest a finalement admis en matinée, mardi, que seulement 700 millions $ demeurent encore disponibles en 2007-2008. Le reste, qui était prévu et attendu, est déjà entièrement alloué pour la santé, l'éducation, les garderies et les infrastructures.

C'est pourquoi il ne faut pas «dédouaner» le gouvernement fédéral de ses responsabilités dans différents secteurs, a-t-il mis en garde.

«Il ne faut pas se mettre dans une situation où, quand on va soulever un sujet, le fédéral va dire: on a fait un budget et tout est réglé. Ce n'est pas vrai», a déclaré le chef libéral, après avoir rencontré le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Laurent Pellerin.

M. Charest a notamment rappelé qu'il reste des obligations fédérales en matière de financement de l'enseignement postsecondaire ou de l'agriculture.

Le président de l'UPA a pour sa part souligné que les besoins des agriculteurs québécois demeuraient élevés. Les agriculteurs réclament notamment 268 millions $ afin que la Financière agricole compense pour les «événements défavorables» survenus entre 2003 et 2005.

Ils veulent aussi un soutien financier adéquat pour l'industrie porcine et moins de dézonage agricole.