Pour la seconde fois en deux ans, la CSN tente de faire avancer ses efforts de syndicalisation parmi les centaines de salariés des entrepôts et centres de distribution du géant du commerce en ligne Amazon, dans la région de Montréal.

Après une première démarche lancée en mai 2022 au centre de distribution YUL2 d’Amazon à Lachine, près de la zone d’affaires aéroportuaire, la CSN entreprend cette fois une démarche de syndicalisation parmi les 200 salariés du centre de distribution DXT4 d’Amazon, qui est situé à Laval.

À cet effet, la Confédération des syndicats nationaux a déposé une requête d’accréditation syndicale auprès du Tribunal administratif du travail. Cette instance provinciale doit maintenant vérifier si la formation d’un éventuel syndicat chez Amazon à Laval obtient une majorité de signatures parmi les 200 travailleurs concernés.

Au cours d’un point de presse lundi, devant l’établissement d’Amazon à Laval, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, a indiqué que cela fait deux ans que la centrale syndicale travaille à y former un syndicat, en faisant signer des cartes d’adhésion.

Si un syndicat venait à y être effectivement accrédité, il s’agirait du premier entrepôt d’Amazon où les travailleurs seraient syndiqués au Québec, selon elle.

En effet, la première démarche de syndicalisation chez Amazon à Lachine que la CSN mène depuis deux ans n’a toujours pas eu de suite décisionnelle devant le Tribunal administratif du travail.

Selon la CSN, Amazon aurait contrevenu au Code du travail au Québec en ayant recours à des « tactiques d’intimidation et de harcèlement » parmi les salariés pour nuire au processus de syndicalisation à son entrepôt de Lachine.

Cette fois-ci, au centre de distribution d’Amazon à Laval, la CSN affirme que « c’est en grand nombre que les salariés ont rallié le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval-CSN au cours des dernières semaines ».

N’empêche, en attendant que cette autre tentative de syndicalisation chez Amazon porte ses fruits, Mme Senneville a tenu à « rassurer les employés d’Amazon que [ses] équipes juridiques [sont] prêtes et que [leurs] droits [seront] respectés ».

Salaires et sécurité au travail

Comme à Lachine, depuis deux ans, les partisans de la syndicalisation des travailleurs d’Amazon à Laval revendiquent de meilleurs salaires et se disent préoccupés par les questions de la cadence de travail et de la santé et sécurité au travail.

Invitée à commenter cet autre projet de syndicat dans ses installations de la région de Montréal, la direction d’Amazon au Canada a indiqué lundi par la voix de sa porte-parole, Barbara Agrait, « qu’il revient à [ses] employés de décider s’ils souhaitent ou non adhérer à un syndicat ».

Selon Mme Agrait, « le fait est qu’Amazon offre déjà ce que de nombreux syndicats réclament : des lieux de travail sûrs et inclusifs, un salaire concurrentiel, des avantages sociaux dès le premier jour et des possibilités d’évolution de carrière. Nous nous réjouissons de collaborer avec nos employés pour continuer à faire d’Amazon un endroit où il fait bon travailler. »

Pas une première

Les démarches de syndicalisation de la CSN chez Amazon dans la région de Montréal ne représentent pas la première fois qu’un groupe d’employés du géant du commerce en ligne, qui en compte quelque 1,6 million dans le monde, tente de se syndiquer.

Mais jusqu’en 2021, toutes les tentatives de syndicalisation chez Amazon en Amérique du Nord ont échoué avant qu’un groupe d’employés dans un centre de distribution situé au sud d’Albany, la capitale de l’État de New York, obtienne une première accréditation.

Cette démarche n’a toutefois pas franchi l’étape du vote en octobre 2022, alors qu’une majorité de travailleurs a rejeté l’adhésion à ce projet de syndicat.

Depuis, la seule tentative fructueuse de syndicalisation chez Amazon en Amérique du Nord est survenue à son entrepôt et centre de distribution situé à Staten Island, en banlieue de New York. Une majorité de travailleurs y a voté pour la syndicalisation en avril 2022.

Avec La Presse Canadienne