(Montréal) Les négociations de la dernière chance se poursuivaient encore, vendredi en fin d’après-midi, dans le but d’éviter la grève à la Voie maritime du Saint-Laurent. Celle-ci doit être déclenchée dans la nuit de samedi à dimanche.

Le syndicat Unifor, affilié à la FTQ, a indiqué que les parties étaient toujours réunies à St. Catharines, en Ontario, où elles négocient.

Ce sont des sections locales du grand syndicat pancanadien Unifor, au Québec et en Ontario, qui négocient présentement le renouvellement de leur convention collective avec la Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent.

Les syndiqués ont voté à 99 % en faveur d’un mandat de grève. Celle-ci doit être déclenchée à 0 h 01 dimanche.

Ces 361 syndiqués travaillent à l’entretien, à la supervision, au service de génie et aux différentes opérations de navigation de la voie maritime, qui s’étend du pont Jacques-Cartier, à Montréal, à Niagara, en Ontario, en passant par les écluses.

Le salaire est le principal point en litige.

Dans un communiqué transmis vendredi soir, la partie patronale, soit la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent (CGVMSL), affirme qu’elle « demeure engagée dans le processus de négociation », mais souligne que « les progrès à la table des négociations continuent d’être lents, car les revendications salariales élevées des syndicats pourraient potentiellement conduire à une augmentation des péages à un niveau qui rendrait la voie navigable moins compétitive et, conséquemment, augmenterait le prix des marchandises qui y transitent ».

La CGVMSL ajoute qu’elle « demeure en contact régulier avec l’industrie maritime et les mesures nécessaires pour une fermeture ordonnée sont maintenant en cours, comprenant l’établissement d’heures butoirs permettant aux navires de dégager en toute sécurité le système de la Voie maritime avant l’heure butoir de grève de 0 h 01 le 22 octobre 2023 ».

Elle précise qu’il reste actuellement plus de 80 navires, dont 40 navires sous pavillon international, dans la voie maritime.

La voie maritime du Saint-Laurent est un axe stratégique du commerce interprovincial au pays. Environ 4000 navires y circulent chaque année, notamment des cargaisons de céréales.

Les deux parties ont déjà fait savoir qu’en cas de grève, toute navigation dans cet axe serait interrompue.

La grève n’était pas encore déclenchée vendredi que déjà, la Chambre de commerce du Canada se disait « très préoccupée ».

« Nous respectons le droit à la négociation collective et nous croyons sincèrement que les meilleures ententes sont négociées aux tables. Le gouvernement doit travailler de près avec toutes les parties pour favoriser un règlement. Ces arrêts de travail répétés nuisent à l’économie canadienne, attisent l’inflation et accroissent les coûts pour les Canadiens », a commenté Pascal Chan, directeur principal Transport, Infrastructure et Construction à la Chambre.