(Stellarton) Empire Company a affiché jeudi un bénéfice net de 125,7 millions pour son plus récent trimestre, alors que sa chaîne de supermarchés Sobeys se remettait d’une cyberattaque dont elle a été victime en novembre.

L’exploitant de magasins d’alimentation derrière les chaînes IGA et Rachelle Béry au Québec a expliqué que son résultat du troisième trimestre se comparait avec un profit net de 203,4 millions pour la même période l’an dernier.

Le bénéfice par action d’Empire s’est établi à 49 cents pour le trimestre clos le 4 février, alors qu’il avait été de 77 cents au troisième trimestre de l’exercice précédent, qui avait été marqué par l’inscription de produits immobiliers « particulièrement importants » tirés de la résiliation de contrats de location et par une hausse des ventes immobilières du Fonds de placement immobilier Crombie.

Son profit net ajusté a totalisé 164,8 millions, un chiffre en baisse comparativement à celui de 203,4 millions de l’an dernier.

Les ventes, qui ont été tirées par l’expansion de FreshCo dans l’Ouest canadien, la hausse de l’inflation des aliments et l’augmentation des ventes de carburant, ont atteint 7,49 milliards, comparativement à 7,38 milliards au trimestre précédent.

La publication des résultats trimestriels d’Empire est intervenue alors que la société établie à Stellarton, en Nouvelle-Écosse, se remettait d’une cyberattaque qui a forcé la fermeture de ses services de pharmacie, interrompu le fonctionnement des caisses automatiques et empêché les clients d’échanger des cartes-cadeaux et des points de fidélité.

Cet incident de cybersécurité a entraîné un ajustement du bénéfice net à la baisse de 39,1 millions au troisième trimestre, déduction faite des recouvrements d’assurance, a précisé jeudi Empire. En outre, l’attaque a nécessité l’arrêt de certains systèmes d’exploitation pendant plusieurs semaines, ce qui a eu une incidence supplémentaire sur le bénéfice net du troisième trimestre d’au moins 15 millions, soit une réduction de 6 cents de son bénéfice par action.

L’incident a empêché les clients de Sobeys de remplir leurs ordonnances pendant quatre jours et de nombreux systèmes de l’épicier ont dû être fermés pendant plusieurs semaines.

L’incident a en outre temporairement réduit les ventes et miné l’efficacité des activités de l’entreprise, entraînant notamment la perte des outils de planification avancée et de maximisation promotionnelle.

La société estime que l’incidence finale de la cyberattaque sur son bénéfice net au cours des exercices 2023 et 2024 sera d’environ 32 millions, déduction faite des recouvrements d’assurance estimés.

Au dernier trimestre, Empire avait indiqué que l’incident de cybersécurité devrait coûter 25 millions après les recouvrements d’assurance, mais elle avait refusé de partager le coût total de l’incident.

La société est toujours en train de travailler avec ses assureurs pour faire ses réclamations.

Cependant, elle a prévenu qu’il y aurait un délai entre le décaissement des coûts et la comptabilisation du produit d’assurance en raison de la « complexité » de la couverture d’assurance en matière de cybersécurité.

Critiquée pour les hausses de prix

Au cours du trimestre, Empire a également été critiqué pour le coût des produits d’épicerie qu’il vend, dont les prix ont augmenté, l’inflation annuelle des produits vendus en épicerie ayant atteint 11,4 % en janvier, contre une inflation globale de 5,9 %.

Les chefs de la direction d’Empire, des Compagnies Loblaw et de Metro ont été appelés à comparaître, plus tôt en mars, devant un comité parlementaire étudiant les prix des épiciers.

Les trois principaux épiciers ont fait état de bénéfices, au premier semestre de 2022, supérieurs à leur performance moyenne des cinq dernières années, selon un récent rapport du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie.

Lors de l’audience, les dirigeants des épiceries ont fait valoir que l’inflation des prix des denrées alimentaires n’était pas attribuable à la recherche de profits et que leurs marges bénéficiaires liées à l’alimentation étaient restées faibles.

« Peu importe combien de fois vous le dites, l’écrivez ou l’indiquez sur Twitter, ce n’est tout simplement pas vrai », a affirmé le président et chef de la direction d’Empire, Michael Medline.

« La vérité est que nous sommes à la fin d’une très longue chaîne d’approvisionnement alimentaire qui a des intrants économiques à chaque étape. »

« Alors que ce contexte inflationniste obstinément élevé persiste, et malgré les difficultés rencontrées à la suite de l’incident lié à la cybersécurité, nous avons obtenu de solides résultats, ce qui montre à quel point nous sommes devenus plus forts au cours des six dernières années », a déclaré M. Medline dans le communiqué de presse sur les résultats.

« Nous nous attendons à ce que l’inflation diminue, ce qui sera avantageux pour Empire et tous les Canadiens. »

Par ailleurs, l’épicier a indiqué que l’activité de commerce électronique de Longo, Grocery Gateway, sera intégrée à son offre de commerce électronique Voilà. Les clients de Grocery Gateway passeront à Voilà sur une période de six semaines, à compter de juillet 2023.

Quant à son programme de fidélisation Scène+, qu’il gère en collaboration avec la Banque Scotia et Cineplex, il sera lancé dans ses enseignes québécoises et chez Thrifty Foods le 23 mars.