Les premiers flocons ont donné le ton. La frénésie des soldes du Vendredi fou et du Cyberlundi se fait sentir dans les magasins depuis plus d’une semaine déjà, si bien que de nombreux détaillants s’attendent à une année record qui surpasserait les performances enregistrées avant la pandémie.

Et cette année, les tablettes et les rayons sont bien garnis, les magasins ne manquent pas de marchandises, assurent les commerçants. Résultat : les fournisseurs sont plus souples, les rabais et promotions, plus alléchants dans un contexte inflationniste où les consommateurs cherchent les aubaines. Cette année, près de 41 % des Québécois ont l’intention de faire des emplettes à l’occasion du Vendredi fou (25 novembre) et du Cyberlundi (28 novembre), selon le Baromètre publié il y a quelques semaines par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). Cette proportion s’élevait à 44 % l’an dernier.

« La bonne nouvelle présentement pour le client, c’est qu’on a du stock, contrairement aux autres années où il n’y en avait pas à cause de la chaîne d’approvisionnement, et que les gens se battaient quasiment pour la dernière paire de skis de fond, le dernier fat bike ou le dernier manteau bleu de grande taille », illustre Cédric Morisset, président de La Cordée. Depuis une dizaine de jours, affirme-t-il, il voit l’achalandage « exploser » dans ses magasins spécialisés dans les vêtements et articles de plein air.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Manteaux en rabais au magasin Clément de Saint-Bruno

Chez Clément et Sports Experts, l’arrivée de la neige a littéralement « parti le bal », alors que les consommateurs se sont lancés dans des achats de tuques et de manteaux. « C’est de loin le meilleur moment de l’année, le rabais donné par les fournisseurs pour le Black Friday, c’est vraiment le plus gros de l’année », affirme Jean-Philippe Clément, directeur général des magasins du même nom.

« Il y a beaucoup de fournisseurs qui ont des surplus, alors les rabais sont encore plus gros que par le passé, ajoute-t-il. Ils ont eu de grosses années en 2020, 2021 et ils ont commandé beaucoup pour 2022. Mais les taux d’intérêt augmentent, on parle d’une possible récession, alors la consommation a diminué dans certaines catégories. C’est sûr qu’on voit des rabais un peu plus gros. »

Ainsi, les clients à la recherche d’une poussette, d’un siège d’auto, d’un parc ou encore d’un habit de neige pourraient faire de bonnes affaires, selon M. Clément.

Les rabais sont également plus nombreux dans la dizaine de magasins Sports Experts, appartenant au Groupe Goulet Sports. « Les entreprises [fournisseurs] nous empêchent souvent de faire des rabais en magasin », reconnaît Louis Côté, vice-président des opérations.

Cette année, en comparaison de l’an dernier, il y a une ouverture beaucoup plus grande par rapport aux rabais en magasin. On se fait moins bloquer parce que les fournisseurs ont de l’inventaire.

Louis Côté, vice-président des opérations pour le Groupe Goulet Sports

Dans ce contexte, M. Côté n’hésite pas à dire que cette période de soldes d’avant Noël battra certainement des records en matière d’achalandage et de ventes, surpassant les performances atteintes avant la pandémie de COVID-19.

« Il y a une ambiance de Noël en magasin, il y a du monde, l’achalandage a vraiment augmenté. Nos niveaux d’inventaire n’ont jamais été aussi élevés, aussi complets que cette année », souligne-t-il, ajoutant dans la foulée que les clients à la recherche de skis de fond ressortiront assurément du magasin avec la paire dont ils ont besoin.

Agressif et prudent à la fois

Du côté des boutiques La Vie en Rose, le propriétaire François Roberge affirme être plus « agressif » dans ses promotions que l’an dernier, alors qu’il manquait de marchandise, mais il reste tout de même prudent en « sécurisant » certaines catégories. Le nombre de jours consacrés à ses soldes a aussi été réduit par rapport à 2019. Ses promotions sont entrées en vigueur jeudi, une journée avant la date fatidique.

Ainsi, à l’occasion des soldes d’avant Noël, tous les pyjamas et autres robes de chambre sont en promotion « deux pour le prix d’un ». « J’ai exclu 50 % de mon inventaire de cette promotion-là, précise-t-il toutefois. Les soutiens-gorge, les culottes et les maillots n’en font pas partie, explique-t-il. Notre inventaire n’est pas assez élevé. Ce sont des catégories qui fonctionnent à longueur d’année, donc on les protège. »

« Un père Noël ou un renne au nez rouge sur un pyjama, le 31 décembre, ça vaut pas mal moins cher. Le soutien-gorge noir, le 31 octobre, le 31 janvier ou le 31 mai, il vaut le même prix. »