La demande d’électricité est tellement forte qu’Hydro-Québec ne doit pas allouer davantage d’énergie à des secteurs qui ne sont pas prioritaires et stratégiques, comme les cryptomonnaies, estime le gouvernement dans un décret qui demande à la Régie de l’énergie de libérer la société d’État de son obligation d’alimenter ce secteur.

« Il y aurait lieu de considérer que l’allocation d’un bloc dédié à un secteur spécifique, pour des demandes de branchement qui ne sont pas prioritaires et stratégiques, constitue un risque [pour] la capacité du distributeur d’électricité de répondre adéquatement aux demandes de branchement prioritaires et stratégiques qui lui sont faites », dit le décret publié dans la Gazette officielle.

Ce décret vise une partie du bloc de 300 mégawatts attribué au secteur des cryptomonnaies, soit 270 mégawatts, qui est toujours disponible.

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, avait déjà annoncé la semaine dernière l’intention du gouvernement de réallouer ce bloc d’énergie à d’autres secteurs.

« Considérant la forte demande d’énergie, le gouvernement a demandé par décret à la Régie de l’énergie d’envisager de retirer les 270 MW réservés pour des projets de chaînes de blocs », avait tweeté le ministre.

« Il y aurait lieu de prendre tout moyen afin de s’assurer de conserver l’énergie disponible pour les filières stratégiques ainsi que pour la transition énergétique », précise le texte du décret.

L’électrification des transports, notamment la filière des batteries pour les véhicules électriques, est au cœur de la stratégie environnementale du gouvernement Legault.

Submergée par les demandes d’approvisionnement du secteur des cryptomonnaies, Hydro-Québec avait demandé et obtenu de la Régie de l’énergie l’autorisation de limiter la quantité d’énergie allouée à cette activité à 300 mégawatts, dont 30 ont été attribués.

La Régie de l’énergie doit tenir compte des intentions du gouvernement qui lui sont signifiées par décret.