Des « mesures radicales » de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont requises au Canada pour l’atteinte des cibles établies en 2030, avertit la firme d’ingénierie SNC-Lavalin dans la mise à jour de son analyse annuelle Ingénierie Net Zéro.

Il s’agit d’une analyse exhaustive de la capacité du Canada à atteindre sa cible de réduction des émissions de GES de 40 à 45 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005.

Or, constatent les analystes chez SNC-Lavalin, « les cibles de 2030 représentent une entreprise énorme et probablement irréalisable sans un électrochoc majeur aux systèmes existants dans tous les secteurs de l’économie, de même que des engagements importants de la part de tous les paliers de gouvernement au Canada ».

Un « effort national » nécessaire

« Bien que d’importantes améliorations aient été apportées dans le secteur de l’électricité, de nombreux autres secteurs [de l’économie] ont augmenté leurs émissions. En 2019, le Canada n’a réduit ses émissions de gaz à effet de serre que de 1,1 % depuis 2005 », soulignent les analystes de SNC-Lavalin.

« Le pays vise maintenant à renverser, en huit ans, une tendance qui s’est développée dans la plupart des secteurs [à l’exception du marché de l’électricité] pendant la majeure partie des 15 dernières années. »

Les analystes de SNC-Lavalin estiment qu’« un effort de collaboration nationale dans l’ensemble des secteurs est nécessaire pour accélérer l’intégration des changements technologiques et socioéconomiques requis pour diminuer rapidement les émissions de GES et atténuer les pires répercussions des changements climatiques ».

De plus, estiment les analystes de SNC-Lavalin, « le soutien de tous les ordres de gouvernement est indispensable pour faire avancer l’évolution technologique, en plus de mesures incitatives supplémentaires afin de modifier le comportement des consommateurs » envers l’achat et l’usage de biens et de services qui émettent des GES.

De l’avis des analyses de SNC-Lavalin, trois secteurs de l’économie joueront un « rôle clé » au cours des huit prochaines années pour l’atteinte des cibles de réduction des GES en 2030 : l’électricité, les transports et l’industrie pétrolière.

Ainsi, l’électrification accrue des transports et des procédés industriels pourrait permettre des gains rapides de réduction des GES, mais à condition d’accélérer « l’abandon du charbon (dans quatre provinces dont l’Alberta) et l’ajout d’une nouvelle capacité provenant de sources hydroélectriques, nucléaires, solaires et éoliennes ».

Dans le secteur des transports, les analystes de SNC-Lavalin recommandent une accélération des investissements vers « l’introduction généralisée des véhicules électriques et de l’infrastructure de recharge connexe, ce qui comprend les voitures, les camions légers et moyens (privés et commerciaux) et, à moyen et à long terme, l’utilisation de l’hydrogène pour les camions plus lourds ».

Dans l’industrie pétrolière, les analystes de SNC-Lavalin constatent le besoin de mesures radicales pour la « réduction des émissions de méthane [NDLR : un important GES], le captage du carbone, ainsi que le remplacement des combustibles fossiles (dans les usines d’extraction et de raffinage) par des énergies renouvelables », incluant des « petits réacteurs nucléaires et modulaires dans la production d’électricité » sans émission de GES.

Consultez le rapport complet « Ingénierie Net Zéro » de SNC-Lavalin