(Bangkok) Des délégués des États-Unis, du Canada et de trois autres pays ont boycotté samedi le discours d’ouverture du représentant russe à une réunion des ministres du Commerce du groupe de Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) dans la capitale thaïlandaise, ont mentionné des responsables.

Une porte-parole de la ministre canadienne du Commerce, Mary Ng, a indiqué que le Canada s’était retiré aux côtés des États-Unis, de la Nouvelle-Zélande, du Japon et de l’Australie lors de l’intervention de la Russie.

« Le Canada a déjà pris de nombreuses mesures pour tenir la Russie responsable de son invasion dévastatrice de l’Ukraine, y compris des sanctions sévères contre Poutine et ceux qui lui permettent – mais nous devons maintenir la pression », a souligné par courriel la porte-parole de la ministre, Alice Hansen.

Un responsable japonais a précisé que le ministre japonais du Commerce, Koichi Hagiuda, et ses homologues avaient quitté la réunion à Bangkok pour protester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le responsable a parlé sous couvert d’anonymat, car il n’était pas autorisé à parler aux médias.

Une déclaration du bureau du ministre néo-zélandais du Commerce et de la croissance des exportations, Damien O’Connor, a spécifié qu’il était sorti « pour protester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a ralenti la reprise économique de la région après la COVID-19 et a rendu la tâche plus difficile aux habitants de la région pour obtenir de la nourriture ».

Un responsable américain à Bangkok a confirmé ce mouvement de boycottage, mais n’a pas fourni plus de détails. Il a demandé à ne pas être identifié. Il y a une sensibilité diplomatique à parler de l’incident parce que les débats se sont déroulés à huis clos. La représentante américaine au commerce, Katherine Tai, représente Washington lors de la réunion.

La Thaïlande est cette année le pays hôte des réunions de l’APEC, qui comprend 21 membres. La réunion de deux jours des ministres du Commerce se termine dimanche.

Le débrayage s’est produit juste au moment où Maxim Rechetnikov, ministre russe du Développement économique, devait prononcer son discours d’ouverture, a indiqué un diplomate d’Asie du Sud-Est, s’exprimant également sous couvert d’anonymat.

Il a ajouté que les délégués des cinq nations protestataires et leur personnel sont sortis ensemble dans ce qui semblait clairement être une action planifiée et sont revenus après que M. Rechetnikov ait terminé ses remarques.

Le Canada a ajouté M. Rechetnikov à sa liste de personnalités russes sanctionnées à la mi-mars.

Les pays occidentaux ont imposé des sanctions diplomatiques et économiques sévères à la Russie en raison de son invasion de l’Ukraine, mais de nombreux pays membres de l’APEC, en particulier en Asie du Sud-Est et en Amérique latine, s’en sont éloignés. La guerre en Ukraine a soulevé des problèmes commerciaux majeurs, car elle a perturbé les chaînes d’approvisionnement, en particulier dans le secteur alimentaire.

L’APEC a été lancée en 1989 pour stimuler la croissance en favorisant l’intégration économique et le commerce entre ses membres.

Avec Mari Yamaguchi à Tokyo, Nick Perry à Wellington, en Nouvelle-Zélande, et David Rising à Bangkok