Dans le cadre de la 26Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) qui s’est tenue l’année dernière à Glasgow, le premier ministre François Legault a, devant les chefs de gouvernement du monde entier, réitéré l’engagement du Québec à atteindre la carboneutralité en 2050.

Cet engagement est également partagé par le gouvernement du Canada qui a adopté, le 29 juin 2021, la Loi concernant la transparence et la responsabilité du Canada dans le cadre de ses efforts pour atteindre la carboneutralité en 2050.

La carboneutralité à l’horizon 2050 est un impératif planétaire mis de l’avant par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans un récent rapport. Le Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ), qui représente le milieu industriel québécois pour toutes les questions d’environnement et de développement durable, adhère à cet impératif d’ailleurs entériné par les gouvernements du Québec et du Canada, et reconnaît la nécessité d’atteindre la carboneutralité afin de limiter le réchauffement planétaire à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, de respecter l’Accord de Paris sur le climat et, idéalement, de maintenir le réchauffement à 1,5 °C.

Le concept de carboneutralité se distingue de celui de « zéro émission ». En effet, réduite à sa plus simple expression, la carboneutralité implique une réduction massive des émissions de gaz à effet de serre (GES), sans toutefois complètement les éliminer. En effet, certaines utilisations particulières de combustibles fossiles ou encore certains procédés industriels ne peuvent pas être, selon les technologies connues, remplacés par des solutions à zéro émission. L’atteinte de la carboneutralité implique donc que les GES qui ne peuvent pas être réduits soient captés et stockés, que ce soit de manière naturelle ou en utilisant une technologie de séquestration de carbone.

Le chemin vers la carboneutralité s’annonce difficile, alors que des investissements majeurs afin de développer des nouvelles technologies et des changements de comportement importants devront être réalisés par tous les acteurs de la société.

De plus, pour que la transition s’effectue sans heurt, il est important de conserver un équilibre entre l’environnement et l’économie, et de maintenir la capacité concurrentielle de notre industrie dans l’économie mondiale.

C’est dans ce contexte que le secteur industriel québécois peut s’avérer un allié important dans l’atteinte de la carboneutralité. Le secteur industriel s’est déjà positionné comme étant un partenaire actif dans la lutte contre les changements climatiques. En ce sens, des investissements majeurs ont déjà été réalisés par les entreprises du Québec, ce qui a permis de générer des réductions d’émissions de carbone de l’ordre de 24,4 % entre 1990 et 2018 dans ce secteur.

Ainsi, à titre d’exemple, dans les dernières années, les entreprises québécoises ont annoncé des projets d’envergure tels que :

  • La collaboration entre deux géants du secteur de l’aluminium, Alcoa et Rio Tinto, afin de développer ici au Québec une technologie de rupture, le procédé Elysis, qui permettra de fabriquer de l’aluminium sans émission de carbone ;
  • L’électrification de l’usine de Diageo, à Salaberry-de-Valleyfield, au coût de 94 millions de dollars, afin de réduire les émissions annuelles de GES de l’ordre de 40 000 tonnes ;
  • La modification du procédé de fabrication de boulettes de fer à l’usine d’ArcelorMittal à Port-Cartier, au coût de 205 millions de dollars, afin de réduire les émissions annuelles de GES de l’ordre de 200 000 tonnes à partir de 2025.

Un secteur industriel fort est essentiel pour maintenir la vitalité économique du Québec, une condition fondamentale pour disposer des ressources nécessaires dans le but d’atteindre l’objectif de carboneutralité. Il est donc important que les politiques publiques soient conçues de façon à maximiser le rôle que peut jouer le secteur économique et industriel dans l’atteinte de l’objectif de carboneutralité.